Chapitre 11

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À la claire fontaine, m'en allant promener. J'ai trouvé l'eau si belle que je m'y suis baignée... Il y a longtemps que je t'aime jamais je ne t'oublierais ....

Les deux jeunes filles s'éclaboussaient avec l'eau de la rivière. Elles riaient de tout et de rien sous le soleil rayonnant du midi. Elles étaient identiques, en les voyants ainsi, il était impossible de les définir.

- Alors Hanna banana, raconte-moi un peu c'est qui le garçon avec qui tu traînes depuis quelques temps ? Ne vois-tu pas qu'il est beaucoup plus âgé que toi ? , demanda alors la prénommé Sofia à sa sœur jumelle

Cette dernière fit un clin d'œil malicieux à sa sœur avant de cracher l'eau qu'elle avait accidentellement avalée.

- Nate a seulement 18 ans, c'est-à-dire que nous avons quatre ans d'écart d'âge. Et il m'aime, tu ne peux pas comprendre, lui dit-elle alors énervée que sa sœur critique le garçon qu'elle fréquente

Sofia lâcha un soupir avant d'éclabousser sa soeur avec une flaque d'eau. Cette dernière lâcha un cri de surprise avant de sauter sur Sofia et de la faire tomber entièrement dans l'eau. Elles se taquinèrent ainsi jusqu'à ce que le soleil perde de son éclat et que Sofia déclare finalement forfait. Car Sofia n'était pas comme Hanna, elle n'était pas aussi persistante et déterminée. Malgré leur apparence inique, les deux blondes cachaient beaucoup plus de différences qu'elles ne laissaient paraitre. C'est pour cela qu'on les referait toujours comme Hanna et Sofia. Leur nom était prononcé en même temps, l'un suivait l'autre, peu importe si les deux étaient présentes ou non. Elles étaient toujours ensembles, accompagnées l'une de l'autre. Les deux jeunes filles sortirent alors de l'eau en se poussant, l'eau dégoulinant de toute part. Et pendant qu'elles enroulaient une serviette autour de leur corps frêle, riant encore de la défaite de Sofia, les deux jeunes filles ignoraient tout ce qui se passait autour d'elles. Elles ne savaient pas que derrière un arbre près de la rivière, quelqu'un les observait. Quelqu'un les observait depuis beaucoup trop longtemps ....

Fin du flashback

Je m'assis sur mon lit, de la sueur dégoulinant du visage et un regard lointain, un regard s'étant évadé dans de vieux souvenirs. Je pris mon ours en peluche brun qui m'avait accompagné depuis ma tendre enfance et l'enlaçais aussi fort que je pus. Il y a des objets beaucoup trop importants pour nous, des objets qui valent beaucoup plus que leur nom et il nous est difficile de les laisser dans le passé sous prétexte que nous sommes maintenant dans le présent. Malgré le ridicule d'avoir une peluche à mon âge, malgré sa valeur antique et le fait qu'elle n'est plus en bonne état, je ne pouvais me permettre de m'y séparer. Je pris le toutou et me relevais doucement de mon lit. Je traversais à petit pas la chambre afin de ne pas réveiller mes partenaires et sortis en fermant onctueusement la porte. Je marchais le long couloir menant aux escaliers et montais jusqu'au troisième étage. Pourquoi je me dirigeais vers cet endroit ? Je n'en avais aucune idée, mais je laissais mon cœur me guider. Et ce fus une mauvaise idée car ce dernier me conduit devant la porte de ce garçon dangereux et arrogant que je n'appréciais pas. Étais-ce toujours le cas ? Je n'en avais dans ce cas également aucune idée. Mais je n'allais pas laisser mon cœur me guider cette fois, car j'avais peur d'où cela allait me mener. J'étais maintenant devant la chambre où était écrit en gras : << Attention. Ne pas entrer, camarade très méchant. >> Je lâchais un soupir lorsque j'entendis des coups saccader résonner derrière la porte. Évidemment que Caleb serait réveillé à cette heure tardive. Les bruits étaient forts, comme si quelqu'un frappait de grand coup sur quelque chose de souple. Je tournais alors la poignée de la porte et entrais dans la chambre sans prévenir. Je trouvais Caleb en train de frapper sur un sac de boxe accroché sur le plafond grâce à un long fil. De la sueur s'échappait sur son front et son torse nu, montrant qu'il s'entraînait depuis quelques heures. Il se tourna soudainement vers moi et son regard fut si encombrant que je reculais d'un pas, m'allongeant sur la porte qui se referma d'un coup. J'enlaçais mon ours en peluche aussi fort que je pus et ajusta ma robe de chambre autour de moi. Ses yeux s'attendrirent lorsqu'il regarda mon visage épeuré et il s'approcha doucement de moi, son ombre m'englobant au fur et à mesure qu'il approchait. Il lâcha un sourire en coin, se courbant légèrement tout en mettant ses deux mains sur ses genoux comme un adulte l'aurait fait pour parler à un enfant.

La belle et la bêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant