Chapitre 20

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Je croisais le regard noir de mon copain. Mon copain... ce mot était encore inconnu et avait une résonnance étrange dans mon esprit.

- Je...je dois y aller, dis-je lentement. Je dois aller voir mon père.

Le jeune homme ne dit rien tandis que j'avançais doucement vers la porte du bureau. Mais à l'instant où je m'apprêtai à sortir, Caleb me prit le poignet avec fermeté, me ramenant vers lui.

- Eya , va faire un petit tour chez ton copain , dit-il en se tournant vers la brune qui regardait la scène ébahie

Celle-ci hocha la tête et sortit en me lançant un regard de pitié, se demandant ce que son chef voulait de moi. Je tentais de me détacher de son emprise, mais il me tenait solidement, m'empêchant toute échappatoire.

- Ton père ..., murmura-t-il avec une voix grave

Je baissais la tête, il n'aurait jamais dû savoir.

- Caleb, je t'en prie, commençais-je

Mais il lâcha un juron avant de nous pousser à pas lents vers l'arrière, jusqu'à ce que mon dos touche le bureau. Ses yeux avaient pris ce gris foncé montrant qu'il était en colère et sa main libre était repliée en un poing menaçant.

- Je vais être clair petite Hanna, je n'interviendrais pas dans ta vie familiale, mais s'il touche à un seul de tes cheveux, s'il ose mettre la main sur toi, je vais m'arranger pour qu'il ne puisse jamais réutiliser ses mains à nouveau.

Je restais perplexe face à ses mots, son regard ne montrait aucune forme de divergence : il était prêt à faire du mal à mon père. J'essayais d'arrêter de trembler, mais mon corps n'écoutait pas mon esprit. C'était plus fort que moi. J'avais peur, j'avais peur de le croiser une nouvelle fois. Je n'étais pas prête à affronter son mécontentement, surtout que je venais de le faire attendre et qu'il détestait les gens non ponctuels. La main de Caleb prit alors mon menton, me le relevant pour que nos visages ne soient plus qu'à quelques millimètres l'un de l'autre.

- Hey... tu n'as pas à avoir peur. Putain de merde, Hanna, c'est de la foutaise ! Non... non, ça ne va pas le faire. Allez, viens, ordonna-t-il en liant sa main à la mienne et en m'entrainant derrière lui

J'essayais de protester, mais sa grande main serrait la mienne avec tant de confiance que je sentis toute la force de mon copain se propager dans mon corps. Tout se passa si vite que nous nous retrouvâmes bientôt devant la porte du directeur. Je lançais un regard à Caleb et il lâcha lentement la main en fronçant les sourcils.

- Je vais attendre là. Toi... t'es mieux de pas le laisser te faire du mal. Parce que crois-moi chérie, si tu ne le fais pas, je passerais le message à ton père à ma manière.

Je déglutis difficilement, j'avais déjà assez peur et il venait mettre son grain de sel. Mais je lui en fus reconnaissante, car malgré ses poings tremblants, il arrivait à se contrôler. Je lâchais un soupir tout en regardant une dernière fois mon copain et ouvrit la porte pour me trouver devant le directeur et mon père qui marchait en aller-retour, ce qu'il ne faisait que lorsqu'il était perturbé. Les deux se tournèrent vers moi lorsqu'ils me virent.

- Je vous avais dit qu'elle ne devait pas être bien loin, dit le directeur en poussant un soupir de soulagement

- Père, je suis désolée. Je viens tout juste de savoir que tu étais venu me voir. Comment vas-tu ? Et maman ? , murmurais-je

Celui-ci lâcha un soupir avant de s'approcher lentement jusqu'à moi, sa main s'abattant avec un calme dérangeant sur mon épaule. Je sentis ses doigts m'entourer avec pression, comme pour m'avertir.

La belle et la bêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant