La belle et la bête

Chapitre 15

J'étais toujours dans les bras du jeune homme, mon menton reposant sur son épaule. Je ne sus combien de temps nous étions restés dans cette position, moi pleurant et lui me consolant. Mais lorsque je fus calmée et ainsi apte à réfléchir, je réalisais la triste réalité. Rester avec Caleb était dangereux, car mon père pourrait complètement le ruiner. Pour la première fois de ma vie, je n'en avais rien à faire des impacts que cela aurait sur moi, je n'avais pas peur pour ma vie, mais pour celle d'une autre personne. Oui, c'était le bon terme, j'avais peur ... La peur est ce qui empêche l'être humain de faire ce qu'il aurait dû, d'avancer. Ce sentiment nous tourmente l'esprit, nous rend fugitif de nos propres actions. Nous essayons de fuir nos responsabilités, notre destin, nous essayons de les éviter. Mais il n'y a malheureusement plus aucunes routes possibles. Le seul chemin, la seule ligne d'arrivée, c'est celle qui se situe derrière notre peur. Il faut affronter cette crainte pour y aboutir. Et cela était impossible pour Hanna et Sofia. Nous n'avions pas réussie à dénoncer Logan, à accuser Nate et à se réfugier chez les adultes. J'avais essayé, j'avais essayé de me révolter contre Logan, de vaincre mes frayeurs pour nous sauver. Mais j'ai abandonné, à mi-chemin, j'ai tout laissé tomber. Et j'ai compris une chose : il ne suffit pas seulement de dépasser la peur, il faut l'anéantir complètement, car sinon elle va nous rattraper. Peu importe combien de millimètres nous sépareraient de notre but, la crainte sera là pour nous faire échouer. Elle a gagné, j'ai perdu. Et plus jamais je ne l'affronterais, car je n'étais pas prête à exposer à nouveau les conséquences de ma défaite. Je respirais un bon coup et me retirais lentement des bras du jeune homme qui se releva sans rien dire.

-       Tu dois en parler à un adulte, petite Hanna, me dit-il soudainement

-       Non. Je ne dois pas en parler. Et toi aussi d'ailleurs, répliquais-je en me levant à mon tour avec difficulté

Le hors la loi lâcha un soupir avant de sortir son portable et de composer un numéro.

-       Lou. Viens dans la salle de retenue. Je m'en fous que tu sois occupé et je m'en fou de la blague que ton idiot de mari t'a raconté. J'ai dit viens.

Je pâlis aussitôt et lança un regard méchant à Caleb.

-       Que fais-tu ? Je t'ai dit de n'en parler à personne ! , m'exclamais-je avec rage

Il leva les yeux au ciel avant de calmement s'installer sur un pupitre, m'ignorant royalement malgré les éclairs sortant de mes yeux.

-       Je te parle ! , m'écriais-je

-       La ferme Hanna, répliqua-t-il, me mettant hors de moi

Je m'approchais de lui avec rage et le pointa méchamment du doigt.

-       Arrête de rentrer dans ma vie. Laisse-moi tranquille ban sang, les choses sont déjà assez compliquées. Est-ce que moi je te demande ce qui est arrivé au festival, lors de ton neuvième anniversaire ?! , gueulais-je hors de moi

Cette fois, ses yeux s'assombrirent complètement et il se redressa de l'endroit où il s'était assis pour s'approcher avec calme de moi. Il n'y avait aucune émotion sur son visage, seule ses yeux brûlaient d'une lueur étrange, me faisant frémir de peur. Je reculais doucement, réalisant que je n'aurais pas dû le provoquer.

-       Je vois... ma petite Hanna semble s'être intéressée à moi, murmura-t-il

J'arrêtais de reculer, il n'y avait qu'un seul moyen de vaincre Caleb, c'était de lui faire face.

-       Oui et j'approfondirais mes recherches sur ton passé si tu essayes de te mêler encore de ma vie. Tu es rentré dans ma routine et tu as tout chamboulé, je ne peux pas rester avec toi Caleb. Je ne peux pas rester avec quelqu'un qui me donne l'impression d'être imparfaite, dis-je, la dernière phrase sortant comme un murmure