Chapitre 17

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Bienvenue dans mon nouveau monde. Le paradoxe, était que ce monde n'avait rien de nouveau pour moi, j'y connaissais toutes les facettes. Je savais ce qu'il fallait faire pour survivre, je savais comment faire parler une victime, je savais comment voler sans que l'on ne me surprenne, mais surtout, je savais à quoi m'attendre en mettant à nouveau les pieds dans ce carnage. Assise sur le bureau de Caleb, le jeune homme continuait à me fixer un sourire en coin tandis que je restais impassible à sa provocation.

- mmm ... pas si vite, princesse, dit-il soudainement lorsque je m'apprêtais à descendre. Avant toute chose il faut que tu répondes à mon petit questionnaire.

Je levais un sourcil interrogateur avant de lâcher un faible gloussement.

- À ce que je sache, tu ne m'embauches pas pour être secrétaire adjointe, mais pour être membre d'un gang illégal. Par conséquent, je ne pense pas qu'un interrogatoire soit nécessaire, dis-je en me relevant

C'était maintenant le hors la loi qui lâcha un ricanement avant de me prendre par les sous bras et de me replacer sur le bureau.

- Tu vois Hanna... je trouve ça très dommage que l'on ne peut s'entendre sur rien. Je vais donc me répéter pour t'éclaircir la situation : tu réponds à mes questions ou tu te casses.

Je plongeais mes yeux dans son regard menaçant, son souffle chaud m'ayant caressé le visage contrastant complètement avec ses paroles froides. J'avais fini par abandonner toute tentative de compréhension chez cet homme, il était un des grands mystères de l'humanité. Comment quelqu'un d'aussi autoritaire et imposant pouvait exister ? Lorsqu'il agissait comme ca, je ne reconnaissais pas le garçon qui faisait battre mon cœur, celui qui m'avait assuré une protection éternelle. Je voyais une personne dangereuse, prônant une dictature perturbante sur tout ce qui bouge. Pourquoi était-il aussi sérieux et déterminé lorsqu'il s'agissait des affaires de son gang ?

- Pourquoi es-tu si violent ?

Les paroles étaient sorties toutes seules de ma bouche, je n'avais pas pu m'empêcher de les exprimer, de poser cette question me tourmentant l'esprit. Mais je savais qu'il y avait une raison derrière cette carapace de fer et j'étais prête à creuser jusqu'à la fin. Le jeune homme sembla d'abord stupéfait par ma question, mais il finit par passer une main fatiguée sur son visage avant de lâcher un soupir d'exaspération. Et soudain, il mit ses deux grandes mains de chaque côté du bureau et se pencha vers moi, me faisant reculer jusqu'à ce que mon dos me fit mal et ne put s'arc-bouter davantage. Ses lèvres étaient si proches des miennes que je déglutis difficilement.

- Ah... Hanna ma chérie tu es beaucoup trop innocente et fragile, j'ai hâte de voir combien de temps tu pourras survivre, souffla-t-il en lorgnant mon visage avec attention, son regard passant de mes yeux à mes lèvres

Il s'approcha alors davantage de moi, mais je mis ma main entre nous, la plaquant sur ma bouche. Cela le fit apparemment sourire, une petite fossette se creusant sur ses joues. À mon plus grand étonnement, le hors la loi rapprocha ses lèvres de ma petite main et donna un petit baiser sur mes jointures. Ses lèvres étaient douces sur ma peau, je me sentis complètement chavirer et j'avais cette irrésistible envie d'enlever ma main pour que nos bouches se rencontrent. Mais cela signifiait lui prouver la vérité, ce qui se passe réellement dans mon cœur et je ne pouvais me le permettre. Sa main caressa mes cheveux, remettant avec soin une mèche rebelle derrière mon oreille. Lorsque je sentis que je ne pourrais plus résister longtemps, le jeune homme se retira. Il commença à s'éloigner à grand pas vers la porte, mais se retourna soudainement.

- J'espère ne pas avoir été violent, dit-il

- Quoi ... ? , balbutiais-je encore émue par ces contacts imprévus

La belle et la bêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant