Je me présente

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Je m'appelle Patricia. J'ai vu le jour à Bondy, en Île-de-France, le 27 avril 1967. Je suis IMOC : infirmité motrice d'origine cérébrale. À ma naissance, mon cerveau a été privé d'oxygène. Il a fallu me réanimer pendant près d'une demi-heure. L'asphyxie de mon cerveau a provoqué des lésions irréversibles. Depuis, mon corps ne répond plus à
toutes mes commandes.

Mes doigts déformés tiennent difficilement un crayon, mes jambes tordues − genoux vers l'intérieur, pieds vers l'extérieur − me privent d'équilibre. J'éprouve des difficultés d'élocution et parler me demande beaucoup d'énergie pour être comprise.

J'ai passé la majeure partie de mon enfance dans un centre pour enfants handicapés à Beaune-les- Mines. Pendant cette période, jusqu'à mes dix-sept ans, mon emploi du temps était bien rempli. Je poursuivais de front mes études, les séances de rééducation quotidiennes tout en m'initiant à de nombreuses activités, comme la cuisine, la couture, le travail du bois, la musique et la poterie.

Puis, à dix-sept ans, j'ai intégré une structure pour adultes à Aixe-sur-Vienne : le foyer de vie Handas. À mon arrivée, je me suis sentie paumée. Il n'y avait plus toutes les activités proposées au centre pour enfants, ni les séances de rééducation quotidiennes. Je ne savais pas occuper mon temps.
Cette période a été très douloureuse pour moi. Le passage à la vie d'adulte a été si soudain et si brutal que je me suis sentie découragée. Du fond de ma déprime, j'ai tenté de combler le vide de mes journées par l'écriture. J'ai commencé par raconter mon activité à l'atelier de poterie. Cette expérience était si belle. J'écrivais, le soir, de ma main gauche. Malgré les efforts que cela me demandait, écrire m'a rapidement apporté du réconfort et redonné un sens à ma vie. J'ai continué cet exercice laborieux pour mes doigts tordus grâce aux encouragements d'Alain, mon éducateur. Petit à petit, d'autres tranches de vie se sont invitées, tout doucement, sous mon crayon, puis sur les touches d'une vieille machine à écrire que l'on m'a offerte. Depuis lors, je n'ai jamais cessé d'écrire.
Et voici mon histoire...

C'est la vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant