𝗣𝗥𝗢𝗟𝗢𝗚𝗨𝗘

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—𝙅'𝙖𝙞 𝙥𝙚𝙧𝙙𝙪—



Mi-octobre 2020


La musique me paraît n'être qu'un simple souvenir, pourtant elle résonne belle et bien dans la boîte de nuit. Je m'essuie le dessous de mes yeux noircis par les coulures de mon mascara, qui elles sont causées par mes larmes. Je regarde une dernière fois mon reflet miteux dans le grand miroir et sors des WC en ajustant ma mini jupe.

Dans le corridor éclairé de lumières tamisées rougeâtres, je sors mon téléphone de mon petit sac à main.

Zéro message.

Elle ne m'a même pas envoyé un SMS.

Je glisse mon portable dans la poche de ma jupe et vais vers le bar en me faufilant parmi la masse dansante. Je croise Alejandro du regard et lui fait un signe de la main. Il termine de servir des clients et vient vers moi avec des yeux alarmés. Ma tête tourne sous l'effet de la drogue que j'ai ingérée quelques minutes avant tout ça. Je pose ma main contre le bar en bois et prends une grande inspiration.

— Ça n'a pas l'air d'aller Kim, s'écrit le barman et penchant sa tête vers moi pour se faire entendre parmi la musique.

— C'est pas la grande forme, je te l'avoue, dis-je en papillonnant des paupières. Je- je veux reprendre ma veste Al !

Il me regarde intensément quelques instants puis part à l'autre bout du comptoir pour prendre mon blouson qui est posé sur son tabouret perso. Il revient en me le tendant avec un petit sourire.

— Tu es sûr de pouvoir rentrer !

— J'ai l'habitude, lui crié-je en enfilant ma veste doublée. Bonne soirée !

Il me fait un signe de la main et il fil s'occuper d'autres clients. Moi, je pars pour gravir les escaliers fait de moquette et sors de cette salle étouffante. La porte en inox est encore ouverte. Quand je la passe, je croise le regard dur et sérieux d'Hector. Je me stoppe à ses côtés pour sortir mon paquet de cigarettes tout neuf.

— Tu rentres déjà Kimberley ? s'étonne-t-il.

— Oui. Mes parents risquent de me cramer sinon. Ils sont rentrés de leur voyage d'affaires ce matin alors... faut pas que je m'attarde trop.

Je coince ma cigarette entre mes lèvres maquillées et allume mon briquet pour que sa flamme puisse lécher et embraser le bout de celle-ci. Je tire une taffe et rejette la fumée dans l'air.

— A la prochaine Hector, dis-je en m'engageant dans la rue déserte.

Le videur du BLACK PEARL me salue en me regardant m'éloigner. Mes talons s'enfoncent dans les pavés, manquant de me faire tomber à plusieurs reprises. Je titube quelques fois. Je prends une latte de ma clope et la jette sur la route mouillée où quelques feuilles d'arbres résident.

Le vent se faufile entre mes jambes nues, me donnant de grands frissons dans tout mon corps.

"J'espère que mes vieux dorment. J'espère aussi que je ne vais pas trop faire de bruit en rentrant".

Je marche encore et encore jusqu'à ce que j'arrive dans mon quartier. Un quartier de bourges. Ignorant le petit chemin fait de dalle, je passe par le gazon. Je sors les clés de ma poche en même temps que mon téléphone. J'allume l'écran de celui-ci pour regarder l'heure. Il est plus de trois heures du matin.

L'EXPLOSION DE NOS CŒURS Où les histoires vivent. Découvrez maintenant