𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟵 | 𝖶𝖠𝖸𝖭𝖤

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𝖶 𝖠 𝖸 𝖭 𝖤

—𝘌𝘭𝘭𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘭𝘢 𝘴𝘰𝘶𝘳𝘤𝘦 𝘥𝘦 𝘮𝘰𝘯 𝘢𝘯𝘨𝘰𝘪𝘴𝘴𝘦 𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘭𝘦 𝘣𝘰𝘯𝘩𝘦𝘶𝘳 𝘥𝘦 𝘮𝘰𝘯 𝘤𝘰𝘦𝘶𝘳—

Mi-Novembre 2020

Une douce pluie s'abat sur le village, mouillant ainsi mes vêtements petit à petit. Je rabats ma capuche sur ma tête en sortant de l'allée et marche désormais dans la rue complètement déserte.

Mes écouteurs menacent de glisser de mes oreilles, alors je tire un peu sur les fils qui dépassent du col de mon sweat. Les musiques s'enchaînent au long du chemin jusqu'au garage d'oncle Marshall.

La pluie se fait de plus en plus forte, alors je commence à courir sur la grande rue jusqu'à son bout et bifurque à droite. En arrivant enfin — totalement trempé — devant la grande porte ouverte, j'aperçois le père des jumeaux accoudé au-dessus du moteur d'une voiture. Je retire mes écouteurs quand je m'approche de lui, les laissant prendre autour de mon cou.

Son regard sérieux est logé sur le réservoir du liquide de refroidissement, mais il finit par se poser sur moi.

— Salut Wayne, dit-il toujours occupé sur la voiture.

— Salut.

Il se redresse en attrapant un chiffon rouge parsemé de taches noires. Il s'essuie les mains, en ajoutant des nouvelles.

— Ton oncle doit être en bas, il m'indique le fond du garage de la tête.

— Merci !

Je pars où un bruit répétitif se fait entendre. Je vois une autre voiture garée au-dessus de la "fosse"1. Je me penche et vois mon oncle tapoter le pot d'échappement. Il finit par lever la tête et un sourire se dessine sur son visage quand il me voit.

— Eh, mon grand, souffle-t-il en posant son avant-bras sur son front luisant.

— Salut, oncle Marshall.

Il attrape une pièce sur le sol et marche vers l'échelle.

— Oh, t'as pas besoin de remonter...

— J'avais terminé de toute façon, il dit en gravissant les échelons ancrés dans le béton.

Une fois sorti du trou, il marche vers son atelier et y dépose ses affaires. Puis, il va vers le lavabo et me regarde de temps en temps.

— Tu voudrais quelque chose ?

Je m'avance vers lui, les mains dans les poches de mon jean, touchant mon mp3 de ma main droite. Je joue avec la prise jack et m'arrête à ses côtés. L'eau est noire et mousseuse quand elle s'écoule dans le siphon.

— Avec le groupe, on a prévu un truc ce soir et je ne rentrerai pas à la maison, je l'informe.

— Oh vous allez faire une soirée cinéma chez les Lawson ? demande-t-il avec un sourire.

— Étonnement, non. On a rendez-vous chez Francesca.

Il s'essuie les mains et reforme sa moustache rousse épaisse. Ses yeux bruns me regardent intensément.

— Chez les Williams alors. Et bien, ça joue mon grand, passe une bonne soirée, s'enjoue-t-il en me tapotant l'épaule.

Je lui souris et commence à m'éloigner.

— Et, commence-t-il en me coupant dans mon élan. Au sujet de ta mère, elle va bien ?

Il s'inquiète et c'est normal. J'imagine qu'en tant que grand frère, il s'inquiète pour sa sœur qui vit à des milliers de kilomètres. Ses yeux sont légèrement alarmés, mais il essaye de ne rien transparaître.

L'EXPLOSION DE NOS CŒURS Où les histoires vivent. Découvrez maintenant