Le monde des pirates - T2 [MxM]

Chapitre 2

Thomas claqua sa chope de bière qui éclaboussa toute la table. Il s'essuya la bouche d'un revers de chemise et lança un sourire moqueur face au regard désappointé d'Oliver.

— Est-ce ainsi que vous vivez dorénavant ? demanda celui-ci l'air renfrogné.

Thomas leva les yeux au ciel et, en s'affalant sur sa chaise, il croisa les bras sur son torse.

— Sais-tu ce qui se dit de cette île ? demanda-t-il taquin.

Oliver observa son frère et fronça les sourcils face à son sourire arrogant. Il secoua la tête, tout de même intrigué par ce qu'il lui demandait.

— Que c'est la mère des pirates, annonça Thomas.

— Suis-je censé savoir ce que cela veut dire ? souffla Oliver.

Alors Thomas se pencha sur la table le sourire aux lèvres et le regard vicieux :

— Cela veut dire, mon cher frère, que seuls les pirates peuvent y poser le pied, révéla-t-il.

Oliver se redressa en se raclant la gorge. Son petit frère n'était pas dupe. Après tout, c'était lui-même qui l'avait abreuvé de savoir. Il évita le regard de Thomas qui le fixait, curieux. Le silence entre eux ne fût interrompu que par la serveuse qui déposa deux assiettes sur la table. Thomas la remercia en lui donnant quelques pièces. Elle lui fit un clin d'œil en lui lançant :

— Merci, mon chou.

Oliver plissa les yeux, hésitant.

— Puis-je vous poser une question indiscrète ? chuchota-t-il lorsque la serveuse fut partie.

— Mmh, acquiesça Thomas en engloutissant un morceau de légume.

— Quand je suis arrivé ici, les marins m'ont dit que si je cherchais le capitaine Edward Morgan, il me suffisait "d'aller chercher des noises à sa putain" chez William et il débarquerait avant même que je ne franchisse le seuil de la porte.

Thomas ria à plein poumon pendant qu'Oliver le fixait, outré.

— Ce sont juste de vieux pirates qui n'ont pas beaucoup de vocabulaire, expliqua le jeune homme.

— Mais pourquoi acceptez-vous que l'on dise de telles atrocités sur vous ? s'exclama Oliver.

— Parce que c'est la vérité, répondit le jeune homme en haussant les épaules.

Oliver se frotta le visage, embarrassé. Il ne voulait pas entrer dans les détails, mais il ne comprenait pas où était passée l'amour-propre de son petit frère. Il glissa sa main jusqu'à sa nuque et souffla.

— Qu'espères-tu en me retrouvant, Oliver ? demanda subitement Thomas avant d'ajouter : Je ne compte pas rentrer.

Oliver claqua la langue en fronçant les sourcils avant de souffler, dépité.

— J'ai besoin de votre aide, avoua-t-il, honteux.

Thomas dû se pincer les lèvres pour éviter de sourire. Il enfonça fièrement un morceau de patate dans sa bouche en attendant que son frère lui explique ses raisons.

— Si je passe une journée de plus avec les marins qui m'ont capturés, je ne donne pas cher de ma peau...

— Je n'ai pas d'argent pour acheter ta liberté, gaussa Thomas.

— Je sais, c'est pourquoi j'ai besoin que vous demandiez à votre capitaine.

— Pourquoi accepterait-il de t'aider ?

Oliver baissa les yeux et, pour la première fois, Thomas se sentit supérieur à lui. Son cœur fit un bon d'excitation dans sa poitrine. Il sembla réfléchir et décida de taquiner Oliver :