Chapitre 10

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Samuel fut jeté sans ménagement dans une cage juste à côté de celle de James.

— Bon sang ! Mais c'est pas une façon de traiter un vieil ami ! s'exclama l'homme avant de se tourner vers James qui le fusillait du regard. Tiens, t'es là toi, dit-il nonchalamment.

— Un vieil ami ? Laisse-moi rire, j'aurai dû te tuer dès que j'en ai eu l'occasion, pesta Edward, les lèvres retroussées.

Thomas resta observateur, il ne voulait pas s'immiscer dans leur querelle. Il s'écarta du chemin de Jonathan qui remonta les escaliers, le visage meurtri et le regard furieux, il fut suivi par Oliver. Ce dernier inspecta le bureau d'Edward à la recherche de tissus, se questionnant sur la raison pour laquelle une bouteille d'huile d'olive presque vide était entreposée ici plutôt qu'en cuisine. Haussant les épaules, il se dit que peut-être le pirate appréciait beaucoup son goût. Il lança les bandages sur le lit où Jonathan s'était assis et expira en humidifiant un tissu avant de le passer avec précaution sur le visage ensanglanté de l'homme afin de le nettoyer.

Jonathan appréciait les mains délicates d'Oliver essuyer sa barbe, il se retint de souffler lorsque le jeune homme effleura sa pommette. Quand il ouvrit les yeux, il remarqua sa mine concernée.

— Vous ne vous êtes vraiment pas retenu... l'accusa le jeune homme.

— Je suis désolé, dit-il. C'est cet endroit, ces..., il se pinça l'arrête du nez, ces pirates... Beaucoup trop de souvenirs douloureux refont surface...

Avec un regard peiné, Oliver glissa ses doigts sur les phalanges écorchées de Jonathan pour y attacher un pansement. Lorsqu'il eut fini, l'homme entrelaça tendrement son index avec le sien. Le jeune homme observa son geste, perplexe, mais le regard de l'amiral était fixé sur lui. Indescriptible. Si intense que son cœur commença à s'emballer. Il retira sa main lentement et lui lança un léger sourire gêné avant d'aller ranger le reste des tissus où il les avait trouvés.

— Vous devriez vous reposer, suggéra-t-il.

Cependant, Jonathan ne partageait pas cet avis et se leva.

— C'est ma mission, et je compte bien la mener jusqu'au bout, dit-il, déterminé, tout en ouvrant la porte de la cabine.

***

— Si tu cherche la conque, elle repose au fond de la mer, répondit nonchalamment Samuel à la question qu'Edward lui avait posée un peu plus tôt.

Edward souffla, exaspéré :

— Et où exactement ?

Le sourire de l'homme blond ne lui inspira aucune confiance et, dès que celui-ci procéda à sa requête, Edward avait la confirmation qu'il n'apporterait que malheur.

— J'te le dis si tu me laisses sortir de cette cage.

— T'es pas en position de négocier, charogne, fulmina Richard.

— Bien sûr que si, répondit Samuel en posant ses avant-bras sur les barreaux en bois. C'est le moment parfait. Tu veux des informations, et je peux te les donner. Tout ce que t'as à faire c'est ouvrir cette cage.

— C'est d'accord, lança subitement Edward, exaspéré.

Richard lui jeta un regard incrédule.

— Capitaine ? l'interrogea-t-il.

— Mais tu feras le voyage les fers aux poignets. Au moindre faux pas, j'te pends par les tripes en guise de figure de proue, menaça Edward.

Thomas grimaça face à l'image mentale et n'était guère rassuré de savoir Samuel libre, mais il avait confiance en son capitaine et par dessous tout, il avait confiance en son amant. Edward fit un signe de tête vers Richard qui amena des chaînes et les passa sur les mains de l'homme blond avant d'ouvrir la cage.

Le monde des pirates - T2 [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant