Chapitre 15

623 64 47
                                    

L'intérieur de la maison était tout aussi simple que l'extérieur, cependant l'homme était un fervent collectionneur d'objets anciens, et diverses babioles chargées d'histoires enrichissaient la pièce. Des trésors posés sur des étagères en bois, des livres ouverts gisant sur le sol, des parchemins poussiéreux éparpillés un peu partout.

Edward observait l'environnement tout en écoutant la conversation. Il glissa ses doigts sur un bibelot posé sur la cheminée en calculant sa valeur quand Thomas s'approcha de lui pour lui chuchoter :

— Arrête de menacer tout le monde avec ton arme, tu vas nous faire tuer...

— J'y peux rien, c'est instinctif !

Thomas lui sourit, attendrit, et entrelaça discrètement ses doigts avec les siens, néanmoins, il campa sur ses positions.

— Essaie tout de même.

Le capitaine se tourna alors vers lui, lui caressa les joues tendrement puis les pressa gentiment puis, avec un regard brillant d'une intensité passionnée, il murmura d'une voix déterminée :

— Je préfèrerai voir le monde se faire engloutir plutôt que de te perdre.

Cette déclaration toucha directement le bas-ventre de Thomas, qui se mordit la lèvre. L'envie de sauter sur la bouche d'Edward le traversa, mais malheureusement, il ne pouvait pas le faire ici.

— Donc vous confirmez avoir donné des informations sur la conque à ce Francis Wright ? questionna Jonathan.

— Donner ?! Il me les a arraché de la bouche ! s'exclama Sigurd. Littéralement ! ajouta-t-il en montrant ses dents manquantes.

— Nous avons également besoin d'en savoir plus, reprit Oliver.

— J'vous préviens, il me reste plus beaucoup de dents ! se défendit l'homme.

— Nous n'allons pas vous faire de mal, le rassura Thomas en souriant.

— Vous pouvez nous faire confiance, appuya son frère.

Sigurd observa Edward posté derrière Thomas comme une ombre menaçante et se méfia. Peut-être que les autres hommes ne lui feraient pas de mal, mais celui-ci était prêt à lui arracher plus que des dents s'il faisait un mauvais geste.

Thomas sortit la conque brisée de son sac et la déposa sur la table devant laquelle ils s'étaient rassemblés. L'érudit la fixa abasourdi.

— C'est-

— Elle même.

Il prit les morceaux entre ses mains, il n'était pas fou.

— Donc la bête... ?

— Existe, oui.

— Incroyable ! Moi qui croyais ne raconter qu'une légende !

— Comme vous le voyez, nous avons besoin de la réparer et-

Le vieil homme se leva subitement, coupant la discussion et se mit à fouiller ses affaires frénétiquement sans dire un mot, soulevant un nuage de poussière qui leur chatouilla le nez. Après quelques éternuements et des yeux larmoyants, il sortit un livre et en tourna les pages à la recherche d'informations sous le regard attentif des cinq hommes.

— Oh... murmura-t-il. Bien sûr. Je vois.

— Allez-vous enfin nous dire ce que vous savez ? s'impatienta Jonathan.

— Il y a des ruines pas loin, elles datent de l'époque médiévale.

— Et ? s'agaça Richard.

— Elles renferment une carte que je veux me procurer, mais j'ai... Je suis trop vieux pour m'y aventurer maintenant.

Le monde des pirates - T2 [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant