Chapitre 12

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William donna un tissu à Edward, qui essuya le sang de ses phalanges, avant d'en proposer un autre à Jonathan et Richard. Les trois hommes étaient meurtris et épuisés, mais ne s'étaient jamais senti plus vivant et détendu qu'en ce moment. Jonathan s'affala dans un fauteuil, un léger sourire sur les lèvres. L'adrénaline le quittant peu à peu, il aurait pu s'endormir rien qu'en fermant les yeux.

Edward remarqua la conque toujours en plusieurs morceaux posée sur le bureau et fronça les sourcils :

— Tu ne l'as toujours pas réparé ?

— C'est bien ça le problème ! s'exclama William en la ramassant. Regardez.

Il chercha sa colle et badigeonna les côtés avant de recoller les morceaux, il patienta quelques secondes, mais lorsqu'il reposa la conque sur son bureau les trois bout s'envolèrent comme si une force surnaturelle les avait arrachés. Ils observèrent ce phénomène abasourdi.

— Qu'était-ce ? demanda Jonathan, se redressant, intrigué.

— J'en ai pas la moindre idée ! répondit William, aussi sidéré que ces hommes.

— Qu'est c'que ça veut dire ? Tu peux pas la réparer ? s'inquiéta Richard.

— Tu vois bien que non, tête de pioche ! s'énerva le commerçant.

Heureusement pour lui, Richard était beaucoup trop fatigué de son passage à la taverne, autrement il se serait bien farci William aussi.

— Qu'allons-nous faire ? s'alarma Thomas.

— Trouver l'ancien propriétaire de cette conque s'rait un bon début, proposa William, en haussant les épaules avant de se débarrasser des morceaux en lui donnant.

— Impossible. Je l'ai trouvé sur un cadavre, annonça Edward.

Jonathan grimaça en se levant et soupira :

— Le cadavre s'appelait Francis Wright, son fils, Antoine, sait peut-être quelque chose, informa-t-il.

— Samuel... déclara Edward en se tournant vers lui sans terminer sa phrase. Cependant, Jonathan, comprenant parfaitement son message, acquiesça.

***

James lançait des morceaux de son biscuit dur à cette poule qui le regardait les yeux vides de toutes pensées constructives.

— Regarde les, prononça Samuel d'un air renfrogné, ils sont là, sans savoir que leur capitaine pourrait tous les tuer s'ils avaient le malheur de toucher à un seul des cheveux du rouquin...

Il lança son goblet près de la poule qui s'enfuit, lui valant un regard noir de la part de James qui c'était fait une amie.

— C'était moi à sa place avant, continua le pirate, nostalgique.

— Avant que vous décidiez qu'il était de trop ? lui reprocha James en se calant contre les barreaux de sa cage, aussi loin qu'il put de son ancien capitaine.

— Nos avis... divergeaient, se justifia le pirate cherchant le mot adéquat.

— Oh, alors ça vous a donné le droit de le maudire ?

— Il m'empêchait d'atteindre mon objectif, rétorqua, cinglant, Samuel.

— Lequel ? Où êtes-vous aujourd'hui ? Car à moins que je sois fou, vous êtes enfermé dans une cage sur son bateau, se moqua le jeune homme avant de baisser les yeux vers ses mains : Il a été aussi stupide que moi de vous avoir fait confiance, chuchota-t-il.

Samuel ricana tout en glissant près de lui.

— Tu peux pas dire qu'on n's'est pas amusé, dit-il avec un sourire coquin.

Le monde des pirates - T2 [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant