12 : Révélation.

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Sophia.





La rue est plongée dans le noir, éclairée partiellement par les quelques lampadaires qui reflètent leurs lumières sur les flaques d'eau jonchant le sol.

Je rive mon regard vers le firmament étoilé en attendant qu'Amir vienne me chercher, je n'arrive pas à croire que je vais en date avec le bras droit de mon père, si il l'apprends je pense pouvoir affirmer que je suis une femme morte.

Mais après ce qu'il a dit sur moi hier, ce qu'il pense de moi n'a plus vraiment d'importance désormais.

Si je détruis tout sur mon passage, je ne vais pas le contredire.

Soudain le ronronnement d'une moto perce le silence de la rue résidentielle, un sourire étire mes lèvres lorsque l'engin s'arrête devant moi. Amir relève la visière de son casque, laissant apparaître son regard rieur croiser le mien.

Il coupe le moteur, met la béquille avant de descendre de la moto et de s'avancer vers moi.

- Bonsoir princesse. Prononce t'il.

Mon regard descend sur sa veste de motard qui enveloppe ses muscles, puis sur le casque qu'il tient entre ses mains.

-Bonsoir, je ne savais pas que tu étais motard...

Je crois voir un sourire illuminer son visage à la façon dont ses yeux brillent dans le noir.

- Je suis aussi fan de toi, entre autre. Rétorque t'il d'une voix taquine.

Je lève les yeux au ciel, et un petit rire m'échappe.

- Peux-tu nous épargner tes disquettes pour la soirée ? Je lui demande en ricanant.

- Je ferai tout ce que tu veux ce soir. Souris t'il en me tendant le casque.

J'acquiesce timidement, Amir dépose le casque sur ma tête et mon regard se perd dans ses yeux brillants à travers la nuit. Puis ses doigts passent sous mon menton pour attacher la sangle. Ensuite, Amir attrape mes mains et fait glisser des gants en cuir le long de mes doigts. Lorsqu'il relève les yeux sur moi, il sourit avant de prononcer :

- Allons y.

Amir enjambe l'engin, je m'assois à l'arrière, cale mes cuisses contre les siennes et entoure mes bras autour de sa taille.
Une chaleur irradie mon bas ventre sous ce contact physique et je déteste mon corps d'être aussi faible.

Son pied retire la béquille, puis le rugissement de la moto éclate dans le quartier, les quelques feuilles mortes gisant contre le bitume s'envolent sous son passage.

La moto décolle a toute vitesse, et la route défile sous mes yeux. L'adrénaline s'infiltre dans mes veines, et un sentiment de liberté fait battre mon cœur d'une cadence accélérée.

Je sens mes cheveux soulever par le vent qui se glisse sur nous. Les rues de Londres apparaissent après quelques minutes, les façades illuminées de la ville se reflètent sur les nombreuses flaques d'eau jonchant le bitume.

Ma tête se vide, je me contente de la sensation de liberté que me procure le trajet sans penser au reste. Ça fait du bien, de ne rien sentir d'autres que le présent.

EVERLOSTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant