24 : The night we met.

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The night we met, Lord Huron.





Sophia.

Assise sur le bord de mon lit, j'enfile mes escarpins avant de relever les yeux sur mon reflet dans le miroir. Rosie est allongée sur mes genoux, je ne peux m'empêcher de remarquer à quel point elle a grandit.

Le temps passe si vite, il nourrit la mélancolie qui ne quitte jamais vraiment mon esprit.

C'est comme si il y avait un voile nostalgique devant mes yeux, qui ne peut juste pas apprécier le moment présent sans ressasser constamment le passé.

Cette vision de moi, dans cette robe de bal digne d'une robe de princesse me procure ce sentiment là de nostalgie. Parce que je n'ai pas envie que se soit finit, je ne veux pas arrêter de ressentir ce sentiment unique de me trouver si magnifique ce soir.

J'aurais aimé qu'Amir soit là.

J'ai été déçu de savoir qu'il ne viendrait pas, mais je ne peux pas lui en vouloir d'avoir d'autres projets.

Je repense à cette soirée d'anniversaire, j'ai passé une si bonne soirée que la révélation de mon père la veille m'avait complètement échappé.

C'est comme ça, devant lui j'oublie qu'il peut y avoir une part sombre dans cet homme.

Instinctivement, mon doigt vient toucher le pendentif qui pend à mon cou. On ne m'avait jamais offert de cadeau aussi symbolique.

Mais j'ai peur, au fond, je crois que je veux juste rejeter l'idée que je ne le connais pas vraiment. Que peut être que cette part d'ombre prend plus de place que je ne veux bien le croire. Il a tué un homme, de sang froid ou à contrecœur, mais y a t'il vraiment une différence lorsque le pire est commit ?

Et si il se montrait violent avec moi ?

Il ne l'a jamais été, je crois même ne jamais l'avoir entendue élever la voix sur moi, mais Samuel aussi ne criait pas.

Samuel ne prononçait que des mots doux, il était un ange avec tout le monde.

Et un démon avec moi.

Si je refusais d'aimer à nouveau c'est parce que je savais que quoi qu'il fasse, je pardonnerais.

Et ma conscience cherche des excuses à Amir pour avoir enlevé la vie de cet homme, seulement parce que mon cœur l'a décidé.

Je ne veux pas admettre que cette pensée laisse place à l'acidité dans mon estomac.

Les cognements contre ma porte me ramène sur terre, j'articule un "oui" et le visage de mon père apparaît dans l'encadrement de la porte.

—Tu es prêtes ? Me demande t'il, un sourire aux lèvres.

— Oui, je suis prête.

Mon père pénètre dans la pièce, les mains croisées derrière son dos, lorsque je me lève pour attraper ma pochette il me tend une petite boîte :

— Je sais pas si ça se fait encore, normalement c'est le cavalier qui est censé offrir ça mais comme tu y vas seule...

Je ne réponds pas tout de suite, la surprise me cloue sur place. Je ne me rappelle même pas de la dernière fois que mon père m'a offert un cadeau. Je me sens le dévisager avec interrogation, avec l'impression d'avoir un tout autre homme devant moi.

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