04: Cauchemars.

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« Sur une autre planète, voilà où je m'en irais» -B.

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Amir.

Flammes dévastatrices.
Chaleur ardente.
Odeur de chair calcinée.

Les cauchemars s'apprêtent à franchir la barrière de la réalité pour revenir me hanter. Gravés sous mes paupière, les souvenirs de cette nuit là ne quittent pas mes nuits. Je revois le feu, dans sa danse flamboyante, éclairer les ténèbres de la nuit et voler ce que j'avais de plus cher.

Ma famille.

L'impression de brûler vif ne quitte pas mon corps depuis des années.

Quand finirais-je en cendres ? J'en ai aucune putain d'idée.

Je sais seulement que je brûle d'envie de me venger.

J'avance d'une démarche assurée, mon plateau dans les mains, le regard balayant la grande cantine à sa recherche. Certains me saluent d'un hochement de tête, d'autres lèvent simplement leurs regards curieux sur moi, sûrement surpris de me revoir après cinq jour en isolement.

Je l'aperçoit, seul à une table au fond de la cantine, son regard perdus dans le vide fixe la cours de la prison visible à travers la fenêtre et sa fourchette mélange sa purée dans un geste automatique.

Je dépose mon plateau sur la table avant de m'assoir sur le banc sous le regard des autres prisonniers présent dans la pièce. Je sais que certains se questionnent, d'autres doivent déjà se douter. Mais personne n'ose dire un mot parce qu'ils savent ce qui arrivera si jamais ils osaient ouvrir leur bouche à notre sujet.

Le regard de mon frère se pose sur moi, puis ses yeux regardent autour de nous comme pour s'assurer que personne n'entendra notre conversation, puis il me questionne sans crier gare :

- C'est fait ?

J'hoche la tête avant de planter ma fourchette dans une feuille de salade, mais mes yeux sont attirés vers cet hématome virant au noir sur sa gorge, une partie est dissimulée sous le col de son tee shirt. Je repose mes couverts, l'acier créer un choc contre l'assiette.

- Qui t'as fais ça ? Je lui demande d'un ton sec.

- Personne. Mens t'il en fuyant mon regard.

- Écoute moi Zayd, Commencé-je en abaissant mon torse pour approcher mon visage du sien. Je sors demain, je serais plus là pour te défendre alors si y'en a un dont je dois m'occuper tu dois me le dire maintenant.

Un rictus lui échappe, puis il secoue la tête avant de rétorquer :

- Amir, je sais me défendre.

- La preuve. Dis-je en désignant l'hématome sur son cou d'un geste du menton.

- Tout ce que je veux, c'est que tu nous venges Amir, toi seul le peut.

Ma mâchoire se contracte quand je plonge dans le regard de mon petit frère, je peux voir dans ses iris marrons tout l'espoir qu'il place en moi. Et ça me tuerais de le décevoir.

Cette histoire devient une véritable obsession.

Zayd et moi étions encore enfermé entre les murs de cet orphelinat miteux qu'on réfléchissait déjà à la manière dont on allait venger la mort atroce de nos parents.

EVERLOSTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant