Chapitre 12, la lectrice indésirable

1 0 0
                                    

 Je me croyais spéciale, mais j'étais aveugle. Toute ma vie j'avais rêvé qu'un miracle m'arriverait. Ne pas voir volontairement les choses était un moyen de protection, de survie.

Je me réveilla dans une nouvelle chambre. Mon dernier souvenir était que Vald voulait m'amener avec lui. Lorlond n'était jamais venu m'aider. Il m'avait embrassé pour me pousser. J'étais dans le noir complet, j'avais faillit mourir. Mon cœur palpitait à ses souvenirs et mon esprit se remplissait d'angoisse. Sous la couverture je sentis le froid traverser mon corps. Je renfermais mes genoux contre moi-même. Pendant que j'étais dans l'eau, mon esprit était revenu à une époque sombre. Cette eau avait explorer les recoins de mon esprits et les murmures mes plus noirs angoisses.

Il t'a abandonné, comme ta mère et comme tu l'as fait pour tes amies.

C'était vrai, j'avais laissé mes amies en étant ici. J'étais comme eux finalement. Moi qui pensait avoir échappé à mes soucis en étant ici, ils étaient quand même arrivés à me suivre. Les larmes coulaient contre ma joue et tombaient sur le tissu. Comment allais-je faire pour survivre? Je ne pouvais faire confiance à personne. Il y avait aussi le tableau que j'avais trouvé, de l'histoire qu'il représentait. Celui-ci était maintenant perdu dans les oubliettes sous un drap. Je devais me changer les idées, alors je scrutais la pièce. Petite et sans fleurs. Il y avait deux portes, j'imaginais l'une était pour la salle de bain et l'autre pour sortir. Je me déplia et sortis du lit. Je marchai vers la première des portes et je tombais sur le couloir quand je l'ouvris. Je la refermais doucement et me précipitais vers la suivante. Je me lavais le visage pour ôter toute la saleté que je portais. Puis je me déshabillais et fis couler l'eau du bain. Après m'avoir nettoyé et relaxé mes muscles, je trouvai des vêtements d'homme dans la commode. Je n'allais pas rester avec le torchon qui restait d'habit. La chandail me faisait, mais était un peu plus grand vers les épaules. Je n'avais pas de brosse à cheveux ou de brosse à dent, donc je passais rapidement un coup de doigt sur mes dents avec la mixture qui servait de dentifrice. Mon dos ne me faisait plus aussi mal que ces derniers jours. Souvent j'essayais de ne pas penser à la douleur lancinante qu'il me procurait. Pour couvrir le bas de mon corps, je pris un pantalon beige en toile. Il n'était pas confortable, il était irritant quand il frottait contre mes cuisses.

La porte s'ouvrit quand je fus enfin présentable. Vlad me regardait, mais son regard n'indiquait pas ce qu'il pensait, il était juste là. Il ferma celle-ci et s'installa sur son lit.

-Je vois que tu t'es changée avec mes vêtements. Soufflait-il.

Je bougeais sur moi-même, les doigts emmêlés ensemble par le stresse.

-Je pense qu'il est tant d'avoir une conversation, mais pas ici.

Il m'intima de le suivre et ouvrit la fenêtre. Je pensais que mon histoire d'amour avec les fenêtres s'arrêterait, mais il fallait croire que non. Celui-ci sauta en premier et atterrit sur ses pieds. Il me promettait de me rattraper quand j'allais sauter. Je n'étais pas sûre de vouloir faire confiance à l'homme de main de Violette. Cependant, il m'avait dit vouloir m'expliquer, donc je devais saisir cette chance, même si je ne lui faisais pas confiance. Je sautai à mon tour et j'atterrissais comme promis dans ses bras. Il me laissait descendre et je me plaçais à sa droite.

-Maintenant, suivez-moi, c'est pas sûr ici. M'ordonnait-il.

Je le suivis pendant plus d'une heure de marche. Je commençais à être épuisé, mon corps commençait sérieusement à manquer de nourriture. Quand il vit que j'avançais de moins en moins vite, il reprit parole.

-Je vous ai pris du pain, je sais que c'est pas beaucoup, mais bon.

Il s'arrêta et me le tendis. Il avait l'air tellement bon, et mon ventre gargouillait. Même s' il avait traîné dans la terre j'aurais pu le manger. Je le pris et en croquais une bouchée, il n'était plus chaud, mais au moins il était encore mou. Ma langue dansait de joie et j'en gardais pour plus tard dans ma poche. Tout d'un coup, sortit de nulle part, Lorlond bondissait hors des arbres.

La liseuse et l'héritier des arbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant