Chapitre 2, la lectrice perdue

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Une heure vingt-deux du matin et je n'arrivais pas à fermer l'œil. Impossible pour moi d'imaginer que je ne pourrais pas aller dormir sans avoir lu un peu plus de ce roman. Je me tournais dans mon lit pour allumer ma lampe. Après m'être habitué à cette lumière, je pris mon livre. Je retrouva ma page et imposa mes yeux de lire en rabattant ma fatigue.

"À la sortie de la grotte, j'y retrouva la dame qui avait demandé mon aide.

-Je n'ai trouvé aucune créature du peuple de la terre, c'est quand que vous l'avez vue pour la dernière fois?

La femme aquièça et se grattait la main. Elle regardait au-dessus de moi, comme pour regarder au-delà de son esprit et de ses souvenirs.

-Ce matin, sauf que... Et bien je vous prie de me pardonner de vous avoir fait déplacer pour des sottises. Qu'implorais la femme avec son tablier salie de cendre

-N'ayez crainte de vos représailles, il ne met guère dérangeant de se déplacer pour mon peuple.

Elle me prit la main pour la baisé, je l'implorais de se relever, je n'étais guère différents qu'eux. J'avais aussi été comme elle, j'avais vécu une partie de mon enfance comme eux, alors je me promettais de ne jamais abuser de mon pouvoir.

Le soir venu, je demanda du papier à lettre pour écrire à ma douce Violette. Je regardais le feu crépitant de ma cierge en m'imaginant danser elle et moi contre le vent. Ses cheveux flottaient comme des feuilles au vent. Sa main sur mes épaules, son souffle contre mon cou et mes mains contre le bas de ses côtes. Quand mon papier arrivait je pris ma plume et la trempait dans de l'encre. Je la tapais doucement contre les parois du contenant pour ne pas baver lors de mon écrit.

<<Chère héritière,

je ne pourrai compter les jours qui me sépare de vous; je deviens un autre homme sans votre présence. Si vous avez le temps d'ici-là, j'aimerais vous soumettre un rendez-vous à l'aube le samedi premier octobre. Peut-être pourrions-nous rétablir la paix entre nos peuples?

Signé Lorlond, héritier des arbres>>

Je pris la cire chaude de ma bougie pour sceller ma lettre. Je pris mon tampon et marqua ainsi le symbole de mon peuple, deux arbres entrecroisés.

Je faisais signe à mon domestique et lui sema d'envoyer ma missive au palais des plantes.>>

Je délaissais mes yeux du roman, quand, je vis dans mon miroir un éclat de lumière. Je laissai le livre sur mon lit pour aller m'approcher de la glace. Je me voyais, habillés de tenue du soir, mes cheveux à demi sèche et le livre. De celui-ci, il paraissait plus grand, plus brillant, plus magique. Je levai mon index et effleura mon bouquin. Du bout de mon doigts transperçait le reflets pour s'enfoncer à l'intérieur. Je retira mon doigts à bout de souffle, je regardais celui-ci, il ne saignait pas, il n'avait rien, alors comment? Je pressa ma paume sur la glace de mon psyché, celle-ci ondulait comme la marée. Je mis plus de pression et je perdis mon équilibre et mon bras complet tombait dedans. Impossible, je devais rêver, mais pourtant, je me sentais bien réveillée. Je me tournais pour regarder ma chambre, mes plantes suspendues, mon lit avec ma grande couette et toutes mes autres décorations qui me font me sentir chez moi. Je remis ma paume sur le miroir et je plongea ma tête pour voir. Tout à coup, je me fis absorbé par celui-ci.

<<Chapitre 2, la lectrice perdue

Je repris frénétiquement mes esprits, je m'appuya sur mes coudes pour me lever, puis je me sentis déboussolé. Des champs, des montagnes, des forêts, des ruisseaux, et cela de partout. Je n'arrivais pas à ne pas y croire, c'était tellement vrai,, je sentais l'odeur de la campagne, l'air, elle était tellement différente, plus pure. Rien ne me retenait dans le monde réel, j'avais tant souhaité chaque nuit avant de m'endormir qu'un jour, ça soit mon tour. Une brise de vent me fit frissonner, de ma camisole à mon bas de pyjama et mes pieds nus, ma tenue n'était pas appropriée. Je sentais l'herbe entre mes orteils, c'était apaisant. Je commençais à marcher vers l'étroit ruisseau, si je voulais trouver de la civilisation, je devais commencer par-là. Étais-je folle pour ne pas vouloir retourner là-bas? Je ne savais même pas où je me situais, ni même si c'était dangereux, mais je suivais mon instinct.

La liseuse et l'héritier des arbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant