Chapitre 9, la lectrice hors-la-loi

1 0 0
                                    

"Les blessures qu'elle m'avait fait subir, m'avaient certainement marquées à jamais. Je me forçais à ne plus penser à hier. Je ne voulais plus m'imaginer la douleur qu'elle m'avait fait endurer. Je me rendis compte que je ne savais pas où je me situais. Je ne sentais pas mon corps, ni ma respiration. J'allais mourir? Je n'avais pas la notion du temps, mais je m'ennuyais à penser sans cesse. Je n'avais plus rien à imaginer, sauf à ma mort. J'étais en pleine conversation avec Lorlond quand je ne vis plus que du noir. Je l'avais autorisé à utiliser mon prénom. Je ne savais pas comment décrire notre temps passé ensemble. Cependant, je devrais commencer à parler comme eux. Je ne devais pas utiliser le langage courant de mon monde. Je m'étais fait prendre de court quand il m'avait demandé ce qu'était une pute. Sauf qu'avec lui, je ne trouvais pas qu'il me jugeait sur ma façon "barbare" de m'exprimer."

Je me réveillai en sursaut, j'étais débordante d'une énergie longtemps ensommeillée. Mon cœur pompait aussi vite qu'une course de voitures modifiées. Le bout de mes doigts picotait comme mille fourmis bougeantes. Je regardais les draps sur lesquels j'avais été couverte. Vert comme la forêt et les prunelles de Lorlond. Il avait tenu parole? Je me sentais d'un coup bizarre, le liquide acide remontait de mon estomac. Je me levai pour trouver au plus vite une salle de bain. Je ne la trouvais pas, et je vis la fenêtre. J'espérais qu'il n'y aurait personne pour m'observer ou être en dessous. Je l'ouvris et dégobillais toutes mes tripes.

Je la referma quand j'eus terminé, puis je cherchais la salle de bain. Je devais me rafraîchir l'haleine au plus vite. Ma trachée me brûlait dû à l'acide que j'avais ressortie. Je n'avais pas mangé depuis un certain temps, donc c'était principalement ça. Je touchai un livre, puis l'attirai vers moi. Pas celui-là, j'avais espoir de voir jaillir l'encadrement d'une pièce cachée. Quand chacun des livres de la bibliothèque se retrouvait sur le sol, je compris qu'il n'y avait pas de pièce cachée. Je devais encore fouiller dans le manoir pour en trouver une. Je prenais avec moi la brosse à dent en bois qu'on m'avait laissé et je parcourus le bâtiment avec mes vêtements délabrés. Je devrais en profiter en revenant pour me trouver une nouvelle tenue, je sentais la vieille chaussette et le sang séché. J'étais dans une nouvelle aile de sa demeure, celle-ci ne comportait aucun papier peint, ni de plafond mouvant. Elle était simplement vide, personne n'avait dû vivre là pendant un certain nombre de temps.

Quand j'eus arriver à l'embrasure des ailes, j'en recherchais une avec du papier peint de forêt. Mais, rien n'était décorer comme avant. Je commençais à m'inquiéter, j'avais déjà parcouru le manoir et je n'avais jamais rien vu de si morne. Je devenais de plus en plus anxieuse, il n'y avait aucun domestique, où de tableaux accrochés. Je décidais de poursuivre en ligne droite quand j'entendis enfin de la présence. Des voix étouffées hurlaient, plus je marchais et je trouvais le bruit plus clair. Aucune des portes du corridors n'étaient allumées sauf celle de droite. Je me déplaçais sans faire de bruit à côté sur le mur, puis j'écoutai ce qu'ils disaient.

-Je ne comprends pas pourquoi on doit se déplacer dans la cour des sables. Il n'y a aucune population ici, comme aucun héritier. Grognait une voix d'homme rocailleuse.

J'entendis des pas se déplaçant dans la pièce.

-Je suis au courant de ce qui c'est passé, je ne suis guère aussi ignorant que vous le croyez tous. Ce défendait une voix qui m'était devenue facile à reconnaître.

-Héritier, je ne crois pas que c'est judicieux d'amener la propriété de miss Violette. Qu'amenait une douce voix de femme.

-Être judicieux ne nous mènerait à rien, si on entrait en guerre à cause de cette difforme. Répliquait l'homme que j'avais entendue parler à la femme.

J'eus un pincement au cœur, c'était ma faute et j'allais provoquer une guerre. Je me décollais de l'embrasure de la porte, puis je décidais de retourner chercher une salle de bain. Je n'en avais rien à foutre, j'allais la trouver, même si je devais parcourir tout le bâtiment et ouvrir toutes les portes. Je les visitais les unes après les autres, j'y trouvais des chambres et rien d'autre.

La liseuse et l'héritier des arbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant