Chapitre 15, l'héritier parasite

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 << Ressentez la froideur de la terre, mais plus précisément, son énergie. Chaque décharge qui se faufile jusqu'à votre peau. Les minuscules éclairs qui rentre par votre corps et sort précipitamment pour continuer son chemin. >>

Je détestais la sensation d'être dans la terre et surtout être enterrée. Elle m'avait assuré que je ne risquais rien par mon statut et ma puissance. Je ne devais pas respirer pendant au minimum dix minutes pour la trouver. Je sentis la main de l'héritière prendre la mienne pour relier nos énergies. Je tournais ses paroles dans ma tête, essayant de trouver un sens. Comment je saurais trouver son pouvoir, quand le mien était différent? Les racines vivaient dans la terre, alors je devais fouiller au plus profond de moi l'échange d'énergie, la canaliser pour ensuite la maîtriser. Je présentais une drôle de perception, sa main était devenue froide et électrisante. Relier ensemble, mon corps s'imbibait de cette puissance passagère. Mon corps se durcit sous cette influence inconnue. Je devais l'accueillir, la laisser entrer, mais c'était comme être envahi par un parasite. Mes poumons se serrèrent à la marque de celui-ci, puis mes bras et pour finir mes jambes. C'était un peu une danse contre ma vie, je devais subir les contre-attaques de mon corps contre cette substance. Un peu comme la soumettre à ma volonté... Cette pensée me donnait confiance et sortit de nulle part, j'entendis la voix de la terre.

<> Ton corps devient froid, tu devrais prendre garde à ma puissance.<>

<< Je veux retrouver une fille, elle se meurt et je me dois de l'aider. >>

<> Entends le bruit des verres rentrées dans tes orbitres, ils te montreront la vérité <>

J'entendis les verres se gigoter vers mes oreilles et sentis leur peau gluante et terreuse. J'essayais de passer outre, mais c'était dérangeant au point que j'avais l'impression qu'ils me transperçaient. Sans que j'eus le temps de bouger mes bras pour les faire partir, une vision me parcourut.

Victoria ôtait ses vêtements, il ne lui restait plus que ses dessous. Elle allait dans l'eau et plongeait. Celle-ci revenait plusieurs fois pour prendre de l'air. Mais à la fin, elle essayait de sortir de celui-ci s'assomma contre la pierre du bassin, puis la vision changeait, pour montrer un passage étroit pour y passer.

Je me levais et j'enlevais la terre de sur moi. De mes mains, je retirais les longs verres hors de moi et je les lançais plus loin. Je serrais mes doigts contre ma paume, j'en avais assez. J'étais impuissant. Un lâche, un idiot doublé d'une couronne. J'adorais avoir mal, je me détruisait pour le simple plaisir de sentir ma vie me lâcher. Ma mère profitait de moi après tout ce temps d'absence. Mon père était tout autant fautif, celui qui me pendait en haut d'une falaise en pleine tempête. Ma sœur qui n'avait jamais accepté mon pouvoir. Jalouse de ne pas pouvoir être autant que ma mère voudrait. Je sentais les particules de magie entourer mes mains et me submerger. Mes poils s'hérissèrent et je contractais ma mâchoire. Je fouillais dans ma mémoire les bribes de l'emplacement d'où elle se trouvait. Mon pouvoir libéré ne prit pas longtemps avant de me consumer. Il n'était pas à son meilleur, mais j'enfonçais le bout de mes doigts dans la terre. Directement je me connectais à mon élément. Devant moi se formait un escalier de racine me menant à elle.

La brûlure s'apaisait quand je fus à court et je me levais en titubant. Terriana se précipitait pour me rattraper et me prêtait son épaule.

-Dépêche-toi, grognais-je en me précipitant vers mon tunnel de bouture.

Ma mère obéit et se colla à mes semelles. Je ne me sentais pas d'humeur charitable, je devais la retrouver et la ramener chez moi que je le voulais ou non.

-Tu n'es pas obligé d'être massacrant aussi. Rallait ma mère.

-Raya, tu as voulu me suivre malgré mes protestations. Écourtais-je ses lamentations.

La liseuse et l'héritier des arbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant