Chapitre 4, la lectrice aux mensonges

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 Mon cœur sauta un battement et je l'entendis rire. Le vent en profita pour faire virevolter les mèches tombantes de mon chignon. Je plaça mon pied sur l'autre branche et me déplaça pour m'asseoir dessus. Mes jambes tombaient dans le vide et je le regardais du haut de mon arbre. Ce n'était pas ma faute si j'étais arrivée la première à cet endroit. Je ne lui répondis pas tout de suite, j'attendais que les mots viennent à moi. Il s'asseya par terre, sa tête sur l'écorce de mon arbre.

-Vous n'avez guère de malformation, alors arrêtez vos calomnies.

-Vous ne savez rien de moi, héritier.

Les mots m'avaient échappé, je n'avais pas pu contrôler mes paroles. Je le scrutais, brûlante d'en savoir plus. Était-il au courant d'être un personnage, des mots sur du papier?

-N'avez vous donc, pas d'éducation pour savoir qu'on ne peut me mentir?

Mon cœur avait arrêté de battre, le vent me fit frissonner. Comment allais-je sortir de ce bourbier?

-Qu'est-ce qui vous fait dire ça? Que je pris le risque de questionner

Il bougeait sa main au rythme du vent et les feuilles dansaient avec lui. Ses mouvements captivaient mon regard et je ne pus la lâcher avant qu'il eut terminé.

-Comment faites-vous ça?

Mes yeux passaient de sa main au vent qui effleurait les feuilles verdâtres des êtres de bois. Prisonnière de ce spectacle j'en restais bouche-bée, aucun mot ne put en sortir.

-Un héritage de mes ancêtres. Je devrais toucher un mot aux peuples vivant au nord, pour ce manque d'éducation flagrant. Disait-il d'une voix lasse, pour lui ça devait être un jeu d'enfant

-Je n'aime guère me répéter, alors dites-moi ce que vous faites ici, Victoria. Continuait-il

Il contrôlait le vent, ce vent qui se percuta contre moi depuis mon arrivée. Qu'avait-il comme autre pouvoir?

-Si ici, aujourd'hui je n'ai pas ma place, alors vous aussi, Héritier. Vos numéros de passe-passe avec le vent ne m'impressionnent pas le moins du monde. Je ne suis pas une menteuse comme vous n'êtes pas supérieur au peuple. concluais-je

Je ne pouvais pas me laisser aller, dire des choses qui pourraient mettre en doute ma véritable origine. C'était un pauvre livre pour enfant auquel j'avais été envoyé par erreur. Je ne comprenais pas comment il pouvait se permettre de me dire que je manquais d'éducation, comparé à lui, j'avais été à l'école, et j'ai plus de connaissance que tous ici. J'avais assez bien été éduqué pour savoir me défendre contre ces personnes prétentieuses. Alors, monsieur disait qu'il ne savait pas mentir, j'allais être obligé de tester cette théorie.

-Alors, la menteuse sort de sa bulle. Riait-il avec cette accent si prétentieuse de con

Je serrais mes poings ensemble jusqu'à ce que la douleur s'entendît jusqu'à ma conscience.

-Alors, le petit héritier des arbres veut jouer. Si tu sais vraiment quand je mens, alors dis moi si je mens. Je repris ma respiration. Tu es devenu important à tes huits ans, quand des gardes sont débarquer chez toi. Alors, durant ses dernières années tu as tout fait pour ce peuple. Même jusqu'à écrire une lettre à cette chère Violette, douce Violette avec qui tu pourrais acquérir plus de sécurité et de protection. Alors, que votre date de rendez-vous approchait, toi comme un jeune puceau mal sevré, tu profitas de l'occasion que je te donnais pour l'amener dans cette forêt, pas de bol pour toi, tu lui fais peur et à la moindre occasion, elle s'enfuit loin de toi. Alors, mon cher, où ai-je mentit?

Il tournait sa tête vers moi et je crus percevoir un sourire en coin.

-Tout à fait remarquable vos connaissances sur moi, je devrais me méfier et dormir avec un poignard sous mon oreiller, sauf qu'ici c'est moi qui donne les ordres. Pour ce qui est de vos mensonges, tout était vrai sauf pour Miss Violette. Déblayait-il

La liseuse et l'héritier des arbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant