Chapitre 14, la lectrice touriste

1 0 0
                                    


-Willi, Vict vient de me demander de la fermer! Pleurnichait Claire après avoir brisé les oreilles de tout le monde pendant une heure.

Celle-ci ne prit pas le risque que ma meilleure amie la boude en disant quelque chose. Les pneus prient un dos d'âne et Claire commença à hurler encore plus fort qu'avant.

-Je me suis mordu la langue! Regarde! Disait-elle en me montrant le petit point de sang qu'il couvrait.

-Tu veux qu'on aille à l'Hôpital, d'accord, William, fait demi-tour, Claire ne va pas bien. On dit tous au revoir à notre voyage de camping! Me moquais-je d'elle.

La conductrice ne disait pas un mot pendant tout le long du chemin à cause de ses écouteurs. Elle écoutait du rock pour ne pas se laisser distraire par Clai. Étant la deuxième plus calme du groupe, on m'avait placé en relais pour la nuit comme la rousse n'avait pas le permis. Cette dernière était tout d'un passager princesse, elle décidait où on mangeait, ce qu'on écoutait et de si elle allait nous casser les tympans. Je montais le volume de la radio et je commençais à chanter avec ma belle amie. On riait et j'avais le cœur léger. Je me sentais enfin mieux, pas de remise en question sur ce que j'avais mangé, ni le poids que j'avais pris. Avec elles, j'oubliais tous mes problèmes. Même si William n'était pas mon amie la plus sur-active, elle restait à l'écoute quoi qu'il arrivait.

Il nous restait environ une demi-journée de route pour arriver au chalet des parents de Willi. Ceux-ci étant des maniaques de la propreté, tous devaient rester propres et comme avant, après notre départ. Avec Clai, on avait organisé un plan qui ne devait pas foirer. Claire allait demander à William de sortir avec elle officiellement. Bien-sûr à ce moment-là j'allais mystérieusement disparaître dans la petite ville à côté. Mais avant ça, on devait aller acheter le matériel qui nous manquait. Roses, vins, bougies et un bijoux en cadeau. Ça devait faire au moins six mois qu'elle lui tournait autour comme une lionne. Quand après notre rencontre au bar, on avait commencé à traîner ensemble, malgré que j'étais là pour que ça paraissait pas suspect. Me voilà maintenant avec une petite gang d'amies rencontrées quand j'étais bourrée.

On s'arrêta dans la station d'essence la plus proche,car soi- disant la rousse avait faim. Celle-ci me traînait de force à l'intérieur pour l'aider avec son plan. Elle était hésitante entre prendre des fausses pétales ou des vraies. Mais bien-sûr ça lui faisait de la peine de démembrer une fleur.

-Vict, si elle n'aimait pas ça finalement et que je la presse trop? Questionnait-elle avec remords et anxiétée.

-C'est pas toi qui disait qu'il y avait quelque chose entre vous? Essayais-je de l'aider.

-De la tension sexuelle, oui, mais moi je veux de l'amour, pas juste son corps!

Une vieille dame se retournait pour dévisager mon amie et prit entre ses doigts sa croix autour de son cou. Ma rousse n'était visiblement pas faite pour tout le monde.

-Clai, on est dans un dépanneur, pas chez toi, alors parle moins fort!

-Pfff, elle n'a qu'à se décoincer un peu, je ne suis pas mineur et elle aussi elle a surement déjà eu des relations sexuelles. C'est pas gênant pour autant MADAME! Terminait-elle en criant contre la pauvre femme.

-T'a quel âge déjà?

-23 ans et toutes mes dents! Sauf mes trois dents de sagesse!

-Bon, Claire concentre-toi, ta copine doit nous attendre.

-J'aimerais tellement qu'elle soit ma copine si tu savais. Murmurait-elle entre ses lèvres avec une touche amère de déception.

Elle prit finalement les fausses, des tablettes de chocolat et un paquet de préservatif. Le casier devait savoir tout de suite la soirée qu'il l'attendait! Je me dirigea vers les toilettes, mais quelqu'un me prit le bras.

La liseuse et l'héritier des arbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant