- C'est une conversation de ton âme à mon âme, dans l'affre serein d'une vie solipsiste, poitrine contre poitrine et ton souffle dans mon cou, enfermés ensemble dans l'immensité absolue de notre esprit.
- Est ce une nouvelle façon de fuir la réalité ?
- Sauf si ton esprit est ta réalité, brutale évidence ! La réalité est grincheuse et muable selon les individus, tu sais. Alors arrête de tuer mes aspirations Philomène, nous aurions dû échanger de nom !
- Elle était à peine née !
- Mais à l'intérieur de ma tête, ce n'était déjà plus une idée, seulement une velléité viscérale.
- Lysandre, pour moi il n'y a de réalité que dans la cage que tu t'ériges, lettre par lettre et vitre par vitre, toujours plus opaque pour enfermer la réalité dans un monde hermétique de ta propre construction.
- C'est faux, arrête, vivre est un art qui dépend de tout un chacun.
- C'est sûrement rassurant, je comprends. Dit toi que ma réalité n'existe que dans la tienne.
- C'est faux, je refuse de penser que mon esprit puisse être le produit d'autres choses que moi-même, et mon art. Je suis indissociable de lui, j'existe en lui et transcendante ma réalité corporelle pour atteindre la spiritualité à travers lui.
- Tout serait un peu plus simple comme ça, mais même si tu accomplis tes ambitions solipsistes, qui te dit que tout ce que nous vivons autour de nous n'est pas déjà le produit de notre esprit ?
- Alors y'a t-il seulement une réalité ?
- Un point d'ancrage ? Nulle part, il faudra te contenter de te construire la meilleure réalité possible en évitant d'élucubrer. Libre à toi d'y vouloir un ciel au bleu céruléen ou au rose flavescent.
- Pourtant une part de moi refuse de le concevoir, et ne se distingue à rien d'autre que de vouloir vivre dans ma tête. Et je veux l'écouter, y croire.
- Tu peux.
- Alors je n'avorterais d'aucune philosophie, je prolongerais l'extase, ma transe interne stimulant mon esprit et cultivant cet océan illimité d'idée, sa vaste plaine mouvante blanchie par les soubresauts d'écume où je me noierai de plaisir, satisfait de mon savoir, détecté de la connaissance, vibrant de mon art. L'apothéose.
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Pardon, c'est un texte décousu qui aligne maladroitement des morceaux d'inspiration. Je manque de sensibilité en ce moment.
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Dialogisme
PoetryPhilomène aime Lysandre, c'est son monde. Mais Lysandre est artiste, son monde à lui, est univers. •| Dialogue en prose, vous pouvez dire poésie. Suivi de "Annexe" : "Tout ce bordel prolifère comme des cafards, ça grouille et ça enfle, le crâne se d...