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Esteban n'est pas du genre à se voiler la face : il est toujours très honnête avec lui-même

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Esteban n'est pas du genre à se voiler la face : il est toujours très honnête avec lui-même.

Quand il fait une mauvaise course par sa faute, il le dit. Quand il fait quelque chose de mal ou de bien de manière générale, il sait le dire. Quand il fait quelque chose pour une raison honteuse ou non, il sait l'admettre.

Aujourd'hui, Esteban retourne à Action. ll doit acheter du papier cadeau et essayer de parler avec la petite vendeuse qui a un très beau sourire.

La veille, lorsqu'il a acheté une tasse pour remplacer celle de sa mère la veille, il n'a pas réussi à l'aborder. Un peu par timidité et beaucoup par peur de la déranger, de se faire rejeter, de passer pour un mec qui vient tous les jours dans le magasin où elle travaille dans l'espoir d'attirer son attention.

Ce n'est pas exactement ce qu'il fait. Bon, c'est un peu ce qu'il fait, mais pas de manière psychopathe ou stalker. Il voudrait juste réussir à l'aborder, mais il ne sait pas comment s'y prendre. La veille, il lui a simplement jeté un regard comme pour vérifier qu'elle était toujours aussi jolie, puis il est directement passé à la caisse, où le caissier l'a reconnu. Il a maintenant échangé plus de mots dans sa vie avec lui qu'avec la vendeuse aux cheveux blonds et violets.

Puis, il est parti. Inutile de tourner et tourner dans le magasin : il a vu ce qu'il voulait voir, il a acheté ce qu'il voulait acheter. Objectifs atteints.

Aujourd'hui, nouvelle journée, nouveaux objectifs. En plus de vouloir acheter du papier cadeau, il aimerait bien attirer l'attention de la jeune femme sans l'effrayer et sans se ridiculiser. Tâche compliquée. La seconde, pas la première.

En entrant dans le magasin, il n'est pas surpris par le monde : c'est toujours pareil, en ce moment, avec les fêtes qui approchent. Il se dirige directement vers le rayon dans lequel il a besoin de faire des achats, et il reste quelques minutes à faire son choix avant de se diriger vers les caisses et de se souvenir de ce qu'il est venu faire ici. Il se mord la lèvre. C'est stupide. Il se trouve stupide, et il trouve ses idées stupides. Cette vendeuse n'a rien demandé, elle a été assez gentille pour accepter de lui mettre des perles de côté, il doit la laisser tranquille. Il se dirige vers la première caisse qui s'offre à lui et dépose ses rouleaux de papier sur le tapis.

-Bonjour ! s'exclame une voix féminine, et il redresse vivement la tête. Encore vous.

Il sourit. C'est elle. La vendeuse qu'il ne voulait pas déranger, devant ses yeux, en train de scanner ses articles.

-Vous avez la carte du magasin ?

Il secoue la tête. Elle lui énonce le prix, et il ouvre enfin la bouche pour déclarer qu'il va payer par carte.

-Bonne journée, sourit-elle en plongeant ses yeux dans les siens, et Esteban ne se trouve plus stupide du tout.

-Bonne journée à vous aussi.

Il reviendra tous les jours acheter quelque chose si ça lui permet d'avoir ce même échange chaque jour avec elle. Il n'en demande pas plus : quelques mots, des sourires et ses beaux yeux.

En sortant du magasin, Esteban doit quand même s'avouer à lui-même qu'il est dans l'exagération.

Il ne lui reste plus qu'à trouver une raison de revenir le lendemain.

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