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Esteban soupire en se levant. C'est les vacances, et pourtant, il ne peut pas s'empêcher de se réveiller aux aurores. Il déteste traîner dans son lit, alors il se retrouve debout à 8 h au plus tard, à errer dans la maison de ses parents.
Il attrape son téléphone pour vérifier à quelle heure Action ouvre : dans deux heures. Il soupire à nouveau. Il va avoir le temps de prendre son petit-déjeuner, sa douche, et même de passer l'aspirateur. Il a hâte de retourner dans le magasin, mais il ne veut pas non plus être le premier client.
C'est seulement vers 11 h 30 qu'il passe la porte du magasin. Il se dirige sans réfléchir vers le rayon des perles, qu'il inspecte avant de hausser les épaules. Si jamais la vendeuse a oublié de lui en garder, et que le stock est déjà écoulé, il reviendra ici dans quelques minutes. Il sourit en voyant qu'elle est occupée à ranger un rayon juste à côté. Il ne veut pas passer pour quelqu'un de bizarre qui l'observe avant d'aller lui parler, alors il y va sans réfléchir.
-Bonjour.
Elle ne sursaute pas, probablement habituée à se faire interpeller régulièrement. Elle se retourne.
-Bonjour, répond-elle simplement.
-Le rayon a l'air plutôt plein, lance-t-il en jetant un coup d'œil vers l'emplacement, et elle hoche la tête.
-On peut dire ça. La foule n'est pas encore passée. Je vais chercher celles que j'ai mise de côté.
Il hoche la tête, et la regarde se diriger vers une porte qui mène sûrement à la réserve. Il l'attend quelques pas plus loin, et quand elle revient, l'air gêné, il fronce les sourcils.
-Tout va bien ?
-Euh... je vais avoir besoin de ton aide, en fait.
Il sourit et hoche la tête, indiquant qu'il la suit. Il repère immédiatement une pile de boîtes de perles, et il éclate de rire.
-Tu... c'est quoi, ton prénom ?
Esteban ne sait pas s'il invente le rouge qu'il a l'impression de voir sur ses joues.
-Lilas.
-Lilas, tu m'as mis tout ça de côté ?
Elle hausse les épaules, l'air sur la défensive.
-Bah, oui, tu m'as demandé de te mettre des perles de côté. Il existe six boîtes différentes, j'en ai mis deux de chaque de côté. Tu n'es pas obligé de tout acheter, évidemment. C'était pour être sûre que tu aurais bien ce que tu venais chercher.
Elle s'arrête, comme si elle réfléchissait à ce qu'elle venait de dire. Il sourit et hoche la tête.
-Je prends tout.
Lilas semble déstabilisée par cette annonce.
-Tu es sûr ? Non pas que je veuille t'en empêcher.
-Certain. Est-ce que tu peux m'aider à les porter jusqu'à la caisse, et après, jusqu'à ma voiture ?
Il plonge ses yeux dans ceux de la jeune femme en attendant la réponse. Si elle lui dit qu'il y a des grands sacs à disposition à la caisse pour les porter jusqu'à sa voiture, il fermera ce chapitre et passera à autre chose.
-Bien sûr, aucun problème, sourit-elle, et Esteban lui rend son sourire.
Ils se dirigent vers la caisse, une pile chacun dans les mains. Esteban sourit en reconnaissant à la caisse le vendeur avec qui il a discuté il y a quelques jours, et comme la première fois, ils échangent quelques mots. Pendant qu'il paie, Esteban entend Lilas lancer :
-J'arrive, Jo, je vais...
Concentré sur son code de carte bleue, il n'entend ni la fin de la phrase, ni la réponse. Il dit au revoir au caissier et prend la direction du parking, Lilas derrière lui.
