case 13

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-J'y vais, mam, lance Esteban en entrant dans la cuisine les bras ouverts, et sa mère sourit en acceptant son étreinte

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-J'y vais, mam, lance Esteban en entrant dans la cuisine les bras ouverts, et sa mère sourit en acceptant son étreinte.

-Passe une bonne soirée. Et prends bien tes clefs.

-Vous aussi. T'inquiète, elles sont là, dit-il en secouant la poche de sa veste, depuis laquelle on peut entendre des tintements.

Il quitte la cuisine et passe par le garage pour annoncer la même chose à son père qui est occupé à bricoler. En montant dans sa voiture, il est content de réaliser que ses parents n'ont posé aucune question. Ils ne le font jamais, quand il vient chez eux, qu'il soit seul ou accompagné. Ils ne l'ont jamais particulièrement fait de manière générale, Esteban sait que ce n'est pas leur genre.

Il ne sait pas trop ce qu'il aurait raconté, de toute façon. Il n'aime pas mentir, alors il aurait été obligé de dire la vérité, vérité qu'il n'a pour l'instant envie de partager avec personne d'autre qu'avec lui-même.

Il a envoyé l'adresse à Lilas plus tôt dans la journée, en s'assurant qu'elle avait un moyen de s'y rendre. Il est heureux d'avoir choisi un endroit qu'il connaît bien, et qu'elle ne semble pas connaître. Même si finalement, c'est leur seul et unique rendez-vous, il aura peut-être réussi à lui faire découvrir un endroit sympa des environs.

Elle arrive moins de cinq minutes après lui, et ils vont immédiatement s'installer.

-J'ai dû rentrer chez moi, parce qu'au boulot, c'était journée pull de Noël, explique-t-elle, et Esteban éclate de rire.

-Oh mais non, tu aurais dû venir avec ton pull de Noël, ça aurait été si drôle.

Elle secoue la tête, l'air gêné.

-Il est vraiment moche.

-Mais ça devait être cool, de faire une journée comme ça. Dans ma famille, on le porte le soir de Noël, en général.

-Oui, chez moi aussi. Enfin, le réveillon, c'est juste ma mère, ma grand-mère, mon frère et moi.

Esteban hausse les épaules.

-Pas besoin de beaucoup de monde. C'était juste mon père, ma mère et moi pendant longtemps. Maintenant, c'est avec toute la famille, mais on a plus les moyens. Mes parents ont mis tellement d'argent pour me permettre d'en être où j'en suis maintenant que c'est comme si on rattrapait ces Noël manqués chaque année depuis que je suis en Formule 1. Même si on ne fait rien de très extravagant, on est plutôt nombreux et on se fait plaisir.

Lilas sourit.

-C'est chouette. Cette année, ma grand-mère nous prépare une bûche au Duplo parce qu'apparemment, je ne leur ai pas donné assez d'argent au cours de l'année civile.

Esteban rit.

-J'ai pas trop le droit de manger ça alors tu m'en diras des nouvelles.

Elle sourit.

-Esteban, je veux juste que tu saches... Vendeuse chez Action, c'est mon métier.

Esteban hausse un sourcil, perplexe.

-J'avais cru comprendre dès l'instant où je t'ai vu avec une tenue Action, en fait.

Elle secoue la tête.

-Non, mais genre, mon métier. C'est pas un job étudiant. C'est ce que je fais dans la vie.

Il hoche la tête.

-Ouais. Ça fait longtemps que tu fais ça ? Je dois te dire que j'étais super épaté la première fois, quand tu es restée super calme face à la cliente à qui j'ai donné la boîte de perles. Je me suis dit que t'étais super patiente, et je me suis demandée si c'était dans ta personnalité où si t'avais travaillé ça au contact des clients, genre, avec l'expérience.

Quand son regard traverse celui de Lilas, il est surpris de voir qu'elle a l'air touchée par sa question.

-C'est la chose la plus gentille que j'ai entendu depuis longtemps. Je sais pas si je suis juste comme ça ou...

Elle hausse les épaules. Esteban ne la connaît pas assez pour pouvoir vraiment juger de comment elle se sent, mais elle a l'air presque mal à l'aise d'entendre quelque chose de positif en ce qui concerne son travail.

-Bon, bah, c'est à moi de le découvrir, alors, conclut-il, et elle sourit.

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