Jour 9 - Larmes lunaires

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Il est deux heures du matin. À l'heure où le monde dort et rêve, je suis là dehors à pleurer face à la lune. Je lui ai demandé ce que j'avais fait de mal pour qu'on m'arrache celle que j'aime, je lui ai demandé si je méritais un tel châtiment et pourquoi on m'obligeait à la regarder se détruire sans me laisser ne serait-ce que lui parler... mais elle est restée froide, elle ne m'a même pas regardé.

Alors je n'en pouvais plus, j'ai pris les choses en main, j'ai saisis mon épingle et j'ai percé sur mon bras une myriade d'étoiles ensanglantées. Seulement... devant ces gouttes écarlates qui perlaient sur mes membres... je n'ai rien senti. Je devais aller plus loin... Alors j'ai pris ma lame et j'ai ouvert des galaxies sanglantes sur mes veines, c'était déjà mieux. Oui, je me sentais mieux avec ces rivières de sang ruisselant sur mes bras car je ressentais enfin quelque chose.

Beaucoup dirait que c'est de la folie, que ça n'en vaut pas la peine. Mais qui sont-elles ces personnes qui ne savent rien de ce qu'est la souffrance ? Où sont-elles quand nous souffrons au point de désirer que la mort dévore notre cœur ? Elles n'en savent rien, elles dorment, elles ronflent, elles rêvent, oh oui ! elles rêvent en couleur, de choses agréables, elles ne sont pas là, elles ne comprennent pas... et ne comprendront jamais.



De sang et de larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant