Jour 21 - Même l'enfer a une fin...

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Alors que le monde est endormi, comme chaque nuit depuis 31 jours maintenant, Ezra se réveille en sueur dans sa chambre vide, il cherche cet écran pour voir cet être endormi qu'il a tant chéri durant des mois entiers mais il se rappelle alors que tout cela appartient au passé et qu'il ne la verra plus avant un moment.

"Ezra : Spes... Spes ! Ça ne va pas... ça ne va vraiment pas... Spes aide-moi... aide-moi je t'en prie ou je vais me fracasser la tête contre le mur... je vais me planter un stylo en pleine poitrine ou m'ouvrir le torse pour m'en arracher le cœur Spes, je te le promets...

Spes : Qu'y a-t-il Ezra ?

Ezra : Tu sais bien ce qui m'arrive, ne fais pas l'ignorante, tu sais bien ce que je ressens... je veux mourir Spes, je n'en peux plus... Arya me manque, elle me manque beaucoup trop c'est insupportable...

Spes : Tu es bien malhonnête envers toi-même Ezra...

Ezra : Quoi ? C'est tout ce que tu trouves à me dire ?

Spes : Épargne-moi tes paroles désespérées, tu es lamentable à sangloter comme un enfant en serrant son doudou contre toi. Lamentable et malhonnête. 

Ezra : Tu me trouves lamentable et malhonnête ? N'as-tu donc aucun cœur ? Tu es pire qu'Ae

Spes : Parce que je ne pleure pas avec toi ? Tu veux que je t'aide non ? Tu veux que je t'aide à mourir même c'est bien ça ? Bien, alors viens par ici, regarde j'ai pris ton cutter, regarde-toi bien dans le miroir, regarde-toi droit dans les yeux. Tu vois la lame est contre ta carotide, alors j'appuie ? Tu veux que j'appuie ? Parce que je vais appuyer. Tu pleures ? Pourquoi ? Tu veux mourir non ? Regarde, je vais l'enfoncer à travers ton cou.

Ezra : Non arrête ! S'il te plaît arrête, ne fais pas ça ! Ce n'est pas ce que je veux... ce n'est pas ce que je veux, relâche-moi ! 

Spes : Alors dis-moi Ezra... que veux-tu réellement ? 

Ezra : Je veux la revoir, je veux la retrouver, je veux la serrer dans mes bras, l'embrasser et la tenir contre moi... 

Spes : Et c'est en voulant mourir que tu obtiendras cela ? 

Ezra : Non... mais Spes... elle me manque... Aujourd'hui, cela fait un mois jour pour jour que nous avons été séparés... un mois que je ne l'ai pas vue...

Spes : Je sais Ezra... je sais qu'elle te manque horriblement... Tu as beau dormir avec son doudou et la couverture aux étoiles, avoir son bracelet au poignet et sa boucle à ton oreille, elle te manque continuellement... Ton corps même te réveille et te tire du sommeil pour te faire comprendre qu'il manque quelque chose, que tout est vide sans elle... Ce que tu ressens n'est pas une faiblesse à laquelle tu dois mettre un terme, ce manque que tu ressens est l'expression la plus sincère de tes sentiments. Je sais combien tu l'aimes et que tu souffres de ne plus la voir...

Ezra : Spes... je ne vais jamais y arriver... je ne vais pas tenir... 

Spes : "Spes... je ne vais jamais y arriver... je ne vais pas tenir..." tu m'as déjà dit cela, tu te souviens ? Il y a justement un mois jour pour jour quand tu t'es retrouvé dans cette cellule minuscule, à dormir sur un lit en béton avec l'odeur nauséabonde des toilettes sèches qui obstruait tes narines... Tu m'as dit cela quand ils t'ont enfermé seul, dans le noir alors que tu les suppliais d'au moins laisser la lumière, quand tu as frappé ta tête toute la soirée contre cette porte blindée verrouillée et que personne n'est venu te voir... Tu m'as dit cela quand tu pleurais à n'en plus pouvoir respirer sans personne pour t'aider... Tu m'as dit cela et regarde un mois après où tu en es : dans un vrai lit, avec ces objets qui te réconfortent et ses messages quotidiens. N'oublie pas Ezra, n'oublie pas ce que je t'ai dit ce soir-là à propos de l'enfer, n'oublie jamais...

Ezra : ... que même l'enfer a une fin."

Ezra discutant à trois heures du matin sous le ciel étoilé avec celle qui l'a sauvé auparavant d'une folie certaine. 

De sang et de larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant