Jour 3

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«  La révolte avortée »

Deux mois avaient passés, en ce jour de premier décembre où une ambiance festive aurait dû petit à petit s'installer, l'humeur était à l'orage alors qu'une grève réunissant plus de la moitié des classes du lycée venait d'éclater.

D'après ce que Kyoka en savait, cette révolte avait été déclenché par une broutille : Rampo n'avait plus de bonbons et avait commencé à se plaindre que les toutes les préparatifs de fin d'année allaient l'empêcher de faire le plein de sucreries... ce à quoi Dazai avait rajouté son grain de sel.

- Ils en sont où ? Demanda Chuya en arrivant à ses côtés avec un énorme sachet de pop-corn au caramel qu'ils gardaient pour les grandes occasions.

Il lui tendit le sachet, dans lequel elle piocha avec plaisir, en enfourna quelques-uns dans sa bouche, avant de répondre :

- Dazai échauffe les esprits du mieux qu'il peut tout en se faisant à moitié étrangler par Kunikida, Rampo et Éris sont aux abonnés absents, Akiko espère qu'une émeute va se déclencher pour pouvoir « soigner » les éventuels blessés, et presque tout le reste de la classe sauf Gin qui s'en fiche, essaye d'embarquer les classes n'ayant pas encore rejoint l'attroupement... Je crois que j'ai fait le tour.

Ils observaient les événements depuis un des couloirs ayant la meilleure vue sur la cour afin de ne rien manquer. Ce n'était pas tous les jours qu'ils pouvaient assister à ça. Des groupes d'élèves criaient leur mécontentement, protestaient contre le futur marché de Noël, s'apitoyaient sur leur sort... Et aucun d'eux ne se rendait compte de l'épée de Damoclès qui pesaient au-dessus de leurs têtes.
- Tu as dit à Atsushi et Kenji de se tenir à l'écart de l'agitation ?

Elle acquiesça.
La jeune fille s'en était bien évidemment chargé, mais en réalité même si elle ne les avait pas mis en garde, ça n'aurait rien changé pour ces deux-là : le premier ne voyait pas vraiment l'intérêt de désobéir à la directrice qu'il appréciait malgré le fait qu'il la redoutait, tandis que le second était tout simplement trop heureux à la perspective de faire des activités en rapport avec sa fête favorite.

Quant-à Ryunosuke, il avait transmit l'info à tous leurs camarades concernant le fait qu'il faudrait sans doute déguerpir avant l'arrivée de Koyo.

Le petit porte-chapeau esquissa un petit sourire tranquille.
Avec ces précautions, ses amis pouvaient s'amuser un peu sans se faire coincer, et surtout sans écoper d'une punition supplémentaire... ils avaient déjà du mal avec une seule, alors imaginez si d'autres se rajoutaient par dessus... ce serait catastrophique.

- Dire qu'il n'y en a jamais eu avec monsieur Mori...

- Logique, monsieur Mori les effrayait bien trop. Rétorqua-elle.

- Et il paraît que par rapport à son prédécesseur, Mori était un véritable saint.

Ils frissonnèrent en chœur après avoir imaginé leur ex-directeur se comporter comme saint. L'ancien devait être un véritable monstre, si lui, en était un.
Même si elle avait parfois un air de famille avec la Faucheuse lors de ses mauvais jours, par certains égards, Koyo l'était cent fois plus que lui.

Cependant, les insurgés n'avaient pas de chance : cette dernière était de mauvaise humeur depuis la matinée en plus de savoir (ils ne savaient trop comment) avec exactitude ce qu'il se tramait. Et dire qu'elle était mécontente était un sacré euphémisme. Elle attendait juste le bon moment pour intervenir, et lorsque ce serait fait, les apprentis grévistes retourneraient bien sagement en cours avec peut-être une ou deux sanctions. Et en silence.

Non vraiment, Kyoka aurait presque eu de la peine pour eux, si ils ne cherchaient pas autant la mouise.

Aussi, qui faisait la grève uniquement parce qu'ils ne voulaient pas prendre le risque de voir ou de subir les critiques de leurs parents si jamais ceux-ci venaient au marché de Noël ? Ou parce qu'ils n'auraient pas le temps de faire leurs achats pour les fêtes ?

Bungo Stray Dogs - Christmas Calendar -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant