Jour 19

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«  Quand le chat n'est pas là, les souris dansent »

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L'infirmière de l'établissement, madame Yosano fixait la voiture de la directrice en train de s'éloigner.

Cette dernière n'avait aucune idée du chaos dans lequel était plongé le lycée depuis le retour de Mori, ni ce qui risquait d'arriver pendant son absence. Heureusement, sa supérieure (et amie) n'était pas inconsciente au point de lui donner le poste de directeur adjoint, et avait ainsi préféré laisser la direction du lycée à une personne de confiance (et qui en plus, avait le respect de tous, sans pour autant être craint) : Fukuichi Fukusawa.

Il avait été le camarade de son père pendant des années (parce oui, Mori Ougai était le père de Akiko Yosano, pour son plus grand dam, d'ailleurs.

Non pas qu'elle ne l'aime pas, loin de là, c'est juste que c'était un véritable original... et ses goûts, discutables), avait encore toute sa tête même si il travaillait ici depuis des décennies...

Mais surtout, contrairement à la plupart des gens, il était doté de quelque chose en voie de disparition, appelé, le bon sens. Un bon point pour lui (c'était cette qualité qui les avait convaincu, son amie et elle, lorsqu'il avait fallu trouver son remplaçant).

Il n'y avait pas à dire son père leur apportait bien des ennuis. Tout comme son mari.

Akiko lui en voulait toujours d'avoir choisi d'appeler leur fille de la même manière qu'elle... ceci dit, elle avait elle aussi sa part de responsabilité, car oui, elle avait été assez naïve penser battre son mari au chifoumi. Et oui, elle avait perdu. Donc, elle s'était senti obligé de tenir sa promesse après un « Tu ne veux pas... ? Mais c'est parce que je souhaite vraiment que notre fille soit aussi merveilleuse que toi... » et Akiko avait finalement craqué devant son air de chien battu.

Un profond soupir résonna dans son dos, bientôt suivi d'un deuxième, aussi se retourna-t-elle en mettant ses mains sur les hanches.

- Akiko, Rampo. Ça fait presque une demi-heure que vous restez là, immobiles à soupirer. Il serait peut-être temps de me dire ce que vous voulez, vous ne pensez pas ?

- On voulait te demander si ça te dérangeait si grand-père mourrait, ou si il finissait à l'hôpital au cours d'un de nos plan... mais...

- Vous n'allez pas être d'accord, conclût le garçon en maugréant. Je lui ai déjà dis, mais elle a insisté pour vous demander.

- Qui ne tente rien n'a rien.

L'infirmière dissimula un sourire puis s'appuya contre son bureau. Allons bon. Certes, son père lui donnait parfois des envies de meurtre, mais ce n'était clairement pas une bonne raison.

Si tout le monde faisait ça, il n'y aurait plus personne sur Terre, alors il valait mieux éviter... Même si l'idée n'était pas franchement mauvaise en soi, et même plutôt tentante. C'était juste un peu trop radicale.

- Pour qu'il ne puisse plus rester au lycée et jouer les dictateurs sadiques, mhh ?

Les deux adolescents la fixèrent, penauds tandis qu'elle explosait de rire. Elle avait essayé de se retenir, mais trop c'était trop. Elle n'en pouvait plus. Qu'avait-il bien pu faire de si terrible pour qu'ils en viennent à de telles extrémités ?

Son rire redoubla alors que sa chère et tendre petite fille s'exclamait outrée : « Comment peux-tu rire alors que nous souffrons le martyr ?! Mère indigne ! » et que son meilleur ami depuis le berceau ajoutait « Au secours madame Yosano : vous êtes notre seul espoir ! ».

C'était finement joué de sa part, sachant pertinemment qu'elle était fan de Tard-Was.
Elle se servit un peu de vin dans ce qui aurait dû contenir du thé.

Bungo Stray Dogs - Christmas Calendar -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant