Jour un

44 3 0
                                    

« où quand tout part à vaux-l'eau mais qu'il n'y a aucun moyen d'empêcher la catastrophe d'arriver »

Tout débuta durant une chaude et tranquille journée du mois d'octobre.
Les élèves de première A s'étaient rassemblés dans la salle commune et faisaient à présent, face à la directrice de l'établissement, madame Koyo Ozaki.

Pas un ne pipaient mot, chacun préférant s'adonner à une observation plus que minutieuse du linoléum décoloré de la pièce plutôt que d'affronter les yeux froids de celle qui les foudroyait du regard.

Ils n'avaient aucune excuse valable pour expliquer le fiasco qui s'était produit quelques semaines plus tôt. Ils avaient décidés (du moins une partie d'entre-eux) de faire des feux d'artifices afin de souhaiter un bon départ à l'un de leur professeur préféré qui partait à la retraite. Sur le moment, ils en avaient conclus que c'était une bonne façon de dire au-revoir à monsieur Irotsu, à ceci près qu'ils avaient omis un léger détail : pas un n'était artificier, et si, au début tout semblait parfaitement bien se dérouler, les lycéens avaient vite déchanté...

Notamment lorsque certains des feux d'artifices avaient déviés leurs courses pour exploser non loin de la classe de Physique-chimie, et avaient, ainsi causé un début d'incendie. Et si, le reste de l'établissement s'en était sorti indemne,ce n'était évidemment pas le cas le la salle de classe, qui, elle, était plutôt... comment dire, méconnaissable avec sa nouvelle décoration.

Tout comme l'odeur qui régnait à l'intérieur. D'où venait cette odeur de souffre mélangée à celle, non-moins entêtante, de la barbe à papa à la fraise ? En plus de tout ceci, les circonstances, pour le moins étranges, de cet incident jouaient terriblement en leur défaveur. Ils étaient tout de même à l'opposé de cette salle, alors comment avaient-ils bien pu arriver là-bas ? Ça les dépassait.

On aurait presque dit que quelqu'un les y avait orientés volontairement, c'était ce qu'avait remarqué Koyo Ozaki, aussi avait-elle tout naturellement demandé le nom du, de la, ou des responsables, en promettant une peine allégée si quiconque se dénonçait, mais pas un ne s'était avancé et tous clamaient leurs innocences.

Innocence, mon œil, pensa-t-elle en balayant des yeux la classe réunissant les élèves les plus turbulents et les plus casse-pieds que ce lycée n'ait jamais connu.

Son petit frère (enfin, demi-frère en vérité), un hystérique au cheveux roux haussa les épaules en faisant la moue tandis qu'une momie lui chuchotait quelque chose à l'oreille une étincelle rieuse dans le regard.

Ces deux-là étaient indubitablement les pires du lot. Ça faisait plus d'un an que le personnel de l'école frémissait à l'idée de les savoir au même endroit. Plus d'un an que leurs disputes causaient des incidents, leurs cassaient les oreilles et même si elle adorait son frère, ça faisait plus d'un an qu'elle avait envie de le prendre pour taper sur l'autre... Et inversement.

Mais pour son plus grand désespoir en plus d'être meilleurs amis (même si ils ne l'admettraient jamais), Chuya Nakahara et Dazai Osamu formaient un excellent duo... pour le meilleur et pour le pire.

N'ayant pas la réaction escomptée auprès de celui qu'il surnommait affectueusement sa limace préférée, le brun se tourna vers un adolescent aux cheveux châtains portant un gavroche sur la tête, Rampo Edogawa.
Il réitéra, et Koyo vit (presque avec angoisse) Rampo ouvrir les yeux tandis qu'il tapait dans la main de la momie comme si ils venaient de conclure un pacte.Cet élève était tout aussi problématique, mais pas pour les mêmes raisons.

Bungo Stray Dogs - Christmas Calendar -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant