Pas facile la vie de famille

Chapitre 8 : Margot

Le cours d'histoire s'étirait lentement dans la matinée, plongeant la classe dans une atmosphère assoupissante. Marc, assis au milieu de la salle, luttait contre la fatigue persistante de sa nuit tumultueuse. Les paupières lourdes, il tentait en vain de se concentrer sur les notes de l'enseignante qui, d'une voix monotone, déversait des informations sur le tableau.

Les faits historiques, sur la période du Moyen Âge en Europe, se fondait dans un brouillard, et Marc, épuisé, sentait le sommeil le happer insidieusement. Ses yeux se fermaient malgré ses efforts pour les maintenir ouverts, et son front reposa bientôt sur le bureau, ignorant les inscriptions au tableau de l'enseignante.

Soudain, un coup de coude inattendu de sa voisine de table le ramena brusquement à la réalité. Marc émit involontairement un son étouffé, attirant l'attention de l'enseignante. Son regard sévère se posa sur lui, et elle déclara d'un ton sarcastique : "Si la leçon est trop fatigante pour vous, jeune homme, peut-être devrez-vous aller chez ma collègue, madame Irma. Elle s'occupe des maternelles, elle serait ravie de vous mettre à la sieste avec les petits."

Un éclat de rire parcourut la classe, laissant Marc gêné et tentant de s'excuser maladroitement. Cependant, l'enseignante, peu amusée, s'approcha du garçon : "Votre carnet, jeune homme.", ordonna-t-elle en tendant la main vers le garçon. La sanction paraissait disproportionnée au regard de l'incident. Mais, l'enseignante voulait préserver son image de sévérité auprès des élèves. Le proviseur avait informé les enseignants de Marc qu'il traversait une crise avec ses parents et leur avait demandé de la clémence sans renier sur le niveau scolaire. C'est justement ce qu'elle cherchait à faire.

Marc chercha alors son carnet de correspondance et le donna à son enseignante. Cette dernière l'ouvrit à la partie réservée aux observations, le premier niveau de sanction dans l'établissement. Elle parcourut rapidement les dernières observations, puis partie sur son bureau pour remplir une nouvelle observation. "Vous viendrez recherche votre carnet à la fin de mon cours et vous me montrerez votre classeur aussi que je vérifie que vous n'avez pas écrit n'importe quoi. Il faut toujours passer derrière les élèves de maternelle."

La classe recommença à rire alors que Marc ne savait plus où se mettre. Il se sentait totalement impuissant fasse à la situation et à la moquerie gratuite de son enseignante. "Cela vous fait rire !" Repris l'enseignante en s'adressant à toute la classe, ce qui eu pour effet de rendre immédiatement la classe silencieuse et focalisé sur l'enseignante. "Très bien, notre prochain cours est lundi, je vous conseille de bien réviser votre chapitre. Je verrai si j'ai aussi affaire à une classe de maternelle."

La menace à peine voilée d'une interrogation lundi matin et la réflexion humiliante de l'enseignante provoqua une vague de sentiment d'injustice chez les camarades de Marc, renforçant d'autant leur rancœur envers celui était à l'origine de tout cela.

Marc lui essaya, tant bien que mal, de faire abstraction du regard des autres. Cependant, sa voisine qui se sentait tout aussi dans l'embarras lui donna sa feuille de cours pour qu'il puisse rattraper les notes qu'il avait loupées. Le garçon la remercia par un regard qui en disait long sur ses sentiments intérieurs envers Margot. 

Le reste du cours repris dans le calme sous l'unique voix de l'enseignante et du bruit des stylos sur feuilles qui se remplissait de couleur rouge, vert et bleu en fonction du type de paragraphe. 

Lorsque la sonnerie du collège retentit tous les élèves commencèrent à ranger leurs affaires dans leurs cartables et à quitter le cours pour aller en cours de science. Marc, ne put pas suivre le flot de ses camarades et dû rejoindre le bureau de l'enseignante. 

"Je m'excuse madame pour mon comportement." dit l'adolescent plus par politesse, car il connaissait la réputation de cette dernière vis-à-vis du comportement en classe. Son regard se porta sur son carnet ouvert sur les observations et il constata que l'enseignante avait écrit au crayon de bois.