Pas facile la vie de famille

Chapitre 17 : Martin Dublin

Le vendredi après-midi, le cabinet du psychologue Martin Dublin était baigné dans une lumière tamisée, créant une atmosphère propice à l'ouverture et à la communication. Marc, Katherine, Bruno étaient réunis, chacun assis sur des chaises disposées en cercle, avec le psychologue au centre de la pièce.

Une certaine tension d'anxiété baignait dans l'air. Même si la semaine s'était bien passée et que les tensions dans la famille semblaient être de l'histoire ancienne. La famille craignait que la séance ne fasse voler en éclat l'équilibre encore fragile de la dynamique familiale. Marc avait accepté la proposition de Margot de venir chez elle demain après-midi. Katherine et Marc, s'étaient entretenus avec Suzanne pour mettre en place un accueil de Marc après le collège.

Martin Dublin, un homme calme aux cheveux grisonnants, fixa ses yeux bienveillants sur la famille rassemblée. "Bienvenue à votre première séance de thérapie familiale. Avant de commencer, permettez-moi de vous expliquer comment se déroule généralement une séance."

Il prit le temps d'expliquer les différentes étapes d'une thérapie classique, mettant l'accent sur l'importance de la communication, de l'écoute active et de l'empathie. "C'est un espace sécurisé où chacun peut s'exprimer librement, sans crainte de jugement. Nous collaborerons pour comprendre les dynamiques familiales et trouver des solutions constructives."

Une légère tension planait dans la pièce, chaque membre de la famille ressentant une certaine appréhension quant à ce qui allait être révélé au cours de cette séance. Une fois les explications terminées, Martin Dublin se tourna vers eux. "Pour commencer, je vais vous demander à chacun de partager comment vous vous sentez au sein de la famille. Nous allons donner la parole à chacun, et je vous encourage à être honnêtes, même si cela peut être difficile."

Katherine prit une profonde inspiration et parla la première. "Depuis notre week-end avec mon mari, je me sens mieux. J'ai l'impression de retrouver mon rôle de mère, et l'ambiance à la maison est plus légère."

Martin acquiesça, encourageant la poursuite des échanges. "C'est un excellent début, Katherine. Nous allons creuser ensemble votre vision du rôle de mère. Marc, comment te sens-tu au sein de la famille ces derniers jours ?"

Marc regarda autour de lui avant de répondre, "C'est comme être sur une montagne russe avec mes émotions. Mais, je dois dire que depuis le week-end dernier, j'ai moins peur, mais je ne sais pas vraiment pourquoi."

Le psychologue nota mentalement cette évolution. "Merci, Marc. Les émotions sont quelque chose de compliqué et ton image des montagnes russes est très pertinente," dit-elle en regardant l'adolescent avec un sourire d'encouragement. "Et vous, Bruno, quel est votre ressenti au sein de la famille actuellement ?"

Bruno prit une grande inspiration, ses épaules légèrement voûtées. "Je suis heureux de retrouver une maison vivante, mais je m'en veux terriblement d'être la cause de tout cela. Je pensais aider et j'ai fait tout le contraire."

Martin reconnut la sincérité dans la voix de Bruno. "C'est déjà un pas important que de reconnaître une erreur. Je comprends votre sentiment de culpabilité, mais nous allons essayer de ne pas nous juger trop vite, d'accord ?" Il garda son regard sur le père de famille pour s'assurer qu'il acceptait sa proposition. "Katherine et Marc, vous avez parlé du week-end dernier comme quelque chose de positif. Katherine, pourriez-vous partager avec nous comment le week-end a affecté votre relation avec Bruno et Marc ?"

La mère de famille hocha la tête et expliqua que depuis 14 ans, elle n'avait pas passé tout un week-end seule avec son mari et qu'ils ont redécouvert la ville de leur rencontre.

Le psychologue l'encouragea à parler du voyage et des moments passés avec son mari. Ceci pour créer une atmosphère plus détendue dans la salle de son cabinet. Puis, une fois qu'il vit que tout le monde était plus détendu, il réorienta le sujet sur comment elle a retrouvé son fils.