Pas facile la vie de famille

Chapitre 14 : Un dimanche enneigé

Le lendemain matin, les premiers rayons du soleil traversaient doucement la fenêtre de la chambre de Marc. Il s'éveilla après une nuit paisible, se sentant reposé malgré la découverte à venir. En se redressant, il constata que sa couche avait été sollicitée pendant la nuit, mais son lit restait sec grâce à cette précaution bienveillante de Suzanne.

Il s'étira, prenant sa peluche Jinn dans ses bras. Un dialogue imaginaire s'engagea entre Marc et son ami imaginaire. "Jinn, je ne veux plus t'abandonner. On peut continuer à vivre des aventures, mais peut être différemment. Je ne suis plus un petit enfant, tu sais ?"

Il imagina la réponse de Jinn, le rassurant et l'encourageant à explorer de nouveaux horizons. "Bien sûr, Marc. On peut vivre des aventures extraordinaires même en grandissant. Le monde réel offre tellement de possibilités, et tu es entouré de personnes formidables."

Marc sourit à cette réponse imaginaire. "Tu as raison, Jinn. Je peux m'appuyer sur les autres, et je ne suis pas seul. Mais il y a quelque chose que je dois accepter. Je ne peux pas changer certaines choses tout de suite."

Jinn, lui fit comprendre avec sagesse que certaines choses prennent du temps et que c'est normal. "Exactement, Marc. La vie est pleine de défis, mais tu es capable de les relever. Prends ton temps, explore le monde à ton rythme."

Les pensées de Marc se tournèrent vers ses problèmes d'énurésie. "Et puis, il y a cette histoire des pipis au lit. Je ne sais pas comment m'en débarrasser. Ça me gêne."

Jinn, apporta des paroles réconfortantes. "Il n'y a pas de honte à demander de l'aide, Marc. Peut-être qu'un psychologue pourrait t'aider à comprendre et à surmonter cela."

Marc réfléchit à cette idée. "Tu as raison, Jinn. Peut-être que je devrais en parler à quelqu'un. Suzanne et l'infirmière m'ont bien aidé à trouver la solution des couches. Je dors bien mieux, alors peut-être qu'un psy pourra me faire guérir rapidement"

Marc pouvait voir dans son esprit le visage de Jinn lui sourir et répondre : "Qui sait. En tout cas, ça t'a plutôt bien réussi de te confier." L'adolescent hocha la tête avec détermination. "Par contre, il serait temps de changer ta couche. J'ai dormi toute la nuit à côté et elle sent vraiment mauvais."

Le garçon rigola. "Ouai, tu as raison, et puis maintenant, je sais comment faire. Je suis sûr que Nounou sera ravie de me voir tout propre. Allons-y." Déterminé, Marc décida de prendre les choses en main. Il se leva, prit sa peluche et se dirigea vers la nurserie. Il ouvrit le tiroir sous la table à langer pour sortir le paquet de lingette. Il posa Jinn sur la table à langer et ouvrit son pyjama pour détacher la couche. Il fut saisi par le poids de cette dernière, imaginant la situation s'il n'en avait pas eu une. 

Après s'être nettoyé et débarrassé de l'odeur, il roula la couche avec les lingettes à l'intérieur,  comme il avait si souvent vu Suzanne le faire, avant de la jeter dans la poubelle à couche. Il remit son pyjama tout doux et récupéra Jinn pour se diriger vers l'escalier. Mais avant de descendre la première marche, il se rappela la veille où Suzanne lui avait indiqué que les peluches devaient rester dans le lit. 

Il retourna donc dans sa chambre poser Jinn dans le lit et pour marquer son affection pour son ami imaginaire, il le borda en lui disant qu'il se retrouverait bientôt, peut-être pour la sieste.

Alors que Suzanne était affairée dans la cuisine à préparer le petit déjeuner, l'arôme réconfortant du chocolat chaud embaumait la pièce. La table était soigneusement dressée avec des confitures et des tranches de pain mie grillé, une tradition du dimanche matin chez elle.

Elle avait déjà passé dans la chambre de Marc plus tôt et l'avait trouvé profondément endormi, adoptant une position des plus incongrues qui la fit sourire. Un léger rire s'échappa d'elle en repensant à la scène.