Chapitre 5 : Un break bien mérité

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Le jeudi soir suivant, la tension flottait dans l'air alors que Marc, Bruno et Katherine attendaient devant le bureau du proviseur du collège. La veille, un incident avait éclaté au collège. Marc avait frappé un camarade à la fin des cours, ajoutant un nouvel épisode tumultueux à une période déjà difficile.

Ils furent accueillis par le proviseur, un homme d'âge mûr au visage sévère, vêtu d'un costume gris renforçant sa position dans l'établissement. Après les salutations d'usage, il aborda rapidement le cœur du problème.

"Nous sommes ici pour discuter de l'incident d'hier impliquant Marc et un camarade." dit-il avec un ton sec. "Les enseignants m'ont signalé des baisses de résultats et des manques flagrants d'assiduité pour les travaux à faire à la maison. Pour mieux comprendre la situation, j'aimerais que chacun partage son point de vue."

Marc baissa la tête, laissant un lourd silence planer dans la pièce. Le proviseur, regardant tour à tour les parents et Marc, reprit la parole.

"Monsieur et Madame, nous sommes préoccupés par les résultats de Marc et ses récents comportements en classe. Pouvez-vous nous éclairer sur ce qui se passe à la maison ?"

Bruno et Katherine s'échangèrent un regard, ignorant s'il était judicieux de parler des problèmes d'énurésie de leur fils. Ils avaient surtout peur de la réaction de leur fils.

Après une profonde inspiration, Bruno prit la parole, exposant la situation complexe à laquelle la famille faisait face, mentionnant à demi-mots les problèmes nocturnes de Marc et les tensions qui en résultaient.

Le proviseur écouta attentivement, comprenant la situation, mais devant aussi respecter sa figure d'autorité dans un collège dans lequel l'on attend l'excellence de tous. "Il pourrait être utile de consulter un professionnel. J'ai ici une liste de psychologues et de pédopsychiatres qui pourraient aider Marc à surmonter ces difficultés. Mais également à vous aider à communiquer avec lui."

Marc, assis en silence, refusa de révéler ses pensées intérieures. Il était reconnaissant que son père n'ait pas parlé directement de ses problèmes de fuites nocturnes. Il s'en voulait de s'être emporté auprès de Julien, le camarade qu'il a frappé après que celui-ci, car il s'était moqué d'une fille qui avait eu une fuite durant le cours de gymnastique. Julien n'avait pas vu venir le coup, mais avait compris les motivations de Marc. Aucun des deux n'avait donné d'explication auprès du professeur de sport.

Le proviseur, constatant le mutisme de l'adolescent, continua : "Je comprends que c'est un moment difficile, Marc, mais nous sommes là pour vous soutenir et vous tirer vers l'excellence. Vous avez frappé un camarade, et vos résultats ne sont pas le reflet de votre potentiel. Nous devons tous comprendre pourquoi. Cependant, je suis prêt à faire une proposition."

Il tendit la liste de professionnels de la santé mentale à Bruno et Katherine, leur laissant le choix. "Choisissez une personne sur cette liste, et si Marc s'excuse sincèrement auprès de son camarade, nous limiterons la sanction à une simple heure de colle."

Le proviseur se tourna vers Marc et déclara : "Je vous donne l'opportunité de rectifier cette erreur. Que dites-vous, jeune homme ?"

Un silence pesant s'installa à nouveau dans la pièce, mais finalement, Marc acquiesça d'un signe de tête. "D'accord, je m'excuserai. Mais, je ne veux pas consulter de psy. Je peux m'en sortir tout seul... monsieur."

Le proviseur accepta cette concession et demanda à Marc de sortir du bureau pour quelques instants. Une fois seul dans le couloir, Marc attendit, le cœur lourd de ressentiment et d'incompréhension.

À l'intérieur, le proviseur adapta sa posture d'autorité comprenant la détresse des parents.

"Monsieur et Madame, je vois bien votre détresse et votre impuissance face à cette situation. Marc n'est pas le premier collégien que je vois avoir des problèmes de fuites la nuit. Il existe des solutions adaptées pour chaque situation. Vous avez besoin tous les deux, ainsi que Marc, d'une aide extérieure. Cela va, vous semblez dur et ne se fera pas sans crise. Mais, la seule façon d'aider votre fils, c'est qu'il consulte un professionnel. Je ne peux que vous recommander de suivre également une thérapie familiale en parallèle."

Pas facile la vie de familleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant