Pas facile la vie de famille

Chapitre 9 : Confession

Le soleil se couchait lentement, baignant la chambre de Marc d'une lumière chaleureuse et marquant la fin d'une semaine de cours plutôt mouvementée. Suzanne venait de raccompagner les parents de Matthieu après une journée de jeux et de rires. Le petit était reparti avec un sourire éclatant, laissant derrière lui une atmosphère joyeuse.

Suzanne avait remarqué qu'au retour de Marc, il semblait de bonne humeur. Elle n'avait pas pu échanger avec lui, car lorsqu'il est rentré, elle accueillait alors les parents de Matthieu. Elle décida de monter et de toquer à la porte de la chambre d'amis.

"Tu peux rentrer.", répondit le garçon qui était allongé dans le lit. 

En pénétrant dans la pièce, Suzanne remarqua que l'adolescent paraissait reposé et heureux. Marc s'installa sur le lit, son regard se posant sur Suzanne.

"Je meurs de faim, un petit goûter, ça te dit ?" proposa-t-elle.

Une lueur d'optimisme dans les yeux de Marc se dessinait. Il commençait à entrevoir la sortie du tunnel sombre qui avait marqué ces derniers mois. "Carrément ! J'ai envie de lait et de cookie, tu en as ?"

Un sourire chaleureux éclaira le visage de Suzanne. "Évidemment, quelle nounou digne de ce nom n'aurait pas de lait et des cookies chez elle ? En plus, j'en ai fait hier, tu m'en diras des nouvelles."

Ils se dirigèrent ensemble vers la cuisine, où Marc s'installa à la table. Son regard erra sur la pièce, révélant un décor bien moins ordonné que ce matin. La chaise haute, qui avait probablement accueilli l'un des petits dont Suzanne s'occupait, était toujours présente. Des miettes de biscuits parsemaient la nappe en toile cirée, tandis qu'un matériel d'activité manuelle attestait du passage d'une journée bien remplie. À l'évier, un biberon attendait d'être lavé, tandis que plusieurs autres séchaient sur des supports spécifiques.

Le cœur de Marc se serrait en imaginant Suzanne s'affairer autour des enfants, réalisant à quel point elle se donnait du mal. Il ressentait une profonde empathie envers elle, conscient que chaque instant passé à prendre soin de lui était un moment qu'elle aurait pu consacrer à son bien-être après une dure journée. Un sentiment de culpabilité l'envahissait alors qu'il visualisait la scène décrite par Margot. Ses nuits entrecoupées à cause des problèmes de pipi au lit de son petit frère.

Les paroles de Margot résonnaient dans sa tête, créant une connexion entre les réalités de son propre quotidien et celles de Suzanne. Elle aussi avait du se réveiller en pleine nuit, changer les draps souillés et lancer probablement une lessive. Tout ceci lui procurait une tristesse profonde. Il prenait conscience du fardeau supplémentaire qu'il faisait peser sur elle, elle qui aurait pu jouir d'un sommeil serein si seulement il n'avait pas été tourmenté par son cauchemar et ses accidents nocturnes.

Une pointe de regret et de reconnaissance mêlées s'insinuait dans le cœur de Marc, une compréhension nouvelle et douloureuse de l'impact de ses actions sur la vie de ceux qui l'entouraient.

Mais Suzanne affichait un visage radieux en arrivant avec un plateau contenant un grand verre rempli de lait, une petite assiette recouverte de cookies, une tasse et une théière en fonte. Elle posa le plateau au milieu de la table avant de tendre le verre à Marc.

"Merci Suzanne."

"De rien, mon grand."

Suzanne remarqua dans le regard de Marc que sa bonne humeur semblait s'estomper. "Bon, raconte-moi ta journée, mon grand. J'ai besoin d'avoir une conversation plus intéressante que les quelques mots que j'échange avec le petit Matthieu et les gazouillis d'Adèle.", tenta-t-elle pour encourager Marc à se confier.

Cette petite manipulation des sentiments de Marc porta ses fruits. L'adolescent raconta sa malheureuse aventure en cours d'histoire avec Madame Lavalette. Le regard curieux de Suzanne était empreint de l'attention maternelle qu'elle avait développée à son égard. Suzanne écoutait attentivement chaque détail du récit de Marc, captivée par la dynamique émotionnelle du garçon.