Pas facile la vie de famille

Chapitre 12 : Des hauts et des bas

Les rires résonnaient dans l'air frais alors que Marc dévalait la piste de luge improvisée, installée au milieu du paysage hivernal. Il s'amusait comme un enfant, manœuvrant la super luge de Suzanne avec agilité. À côté, Suzanne retrouvait d'anciens enfants qu'elle avait gardés, les guidant avec enthousiasme pour une descente réussie.

"Allez, les enfants, un peu plus à gauche ! Oh, super, tu as bien maîtrisé la courbe ! Bravo !"

Le soleil commençait à descendre dans le ciel, jetant des teintes chaudes sur la neige environnante. Les rires, les cris de joie et le froid piquant créaient une ambiance magique sur cette piste de luge éphémère.

Alors que la journée touchait à sa fin, Suzanne rassembla son groupe de jeunes lugeurs pour les féliciter et leur dire qu'il est temps de rentrer chez eux. Elle adressa un regard complice à Marc. "C'était une journée formidable, n'est-ce pas ?"

Marc, le visage illuminé par l'excitation, hocha vivement la tête. "Carrément, c'est le meilleur week-end de ma vie !"

Sur le chemin du retour, marchant à côté de Marc qui tirer la luge, Suzanne entama une conversation plus sérieuse. "Dis-moi, Marc, pourquoi tu ne viens pas faire de la luge plus souvent ?"

Le garçon baissa légèrement la tête, mordillant sa lèvre inférieure. "Eh bien, tu sais, mes parents ne veulent plus vraiment m'accompagner dehors. Ils disent que je suis assez grand maintenant."

Suzanne remarqua la tristesse dans son regard et se pencha doucement pour lui adresser un sourire rassurant. "Tu sais grandir ne signifie pas arrêter de s'amuser. Les adultes aussi peuvent s'éclater dans la neige. En plus, le quartier est tranquille."

Marc soupira. "C'est que... je suis un peu timide. Je me sens bête de faire des trucs de gamin alors que tout le monde dit que je suis grand."

Suzanne lui posa une main apaisante sur l'épaule. "Tu n'as pas à te sentir bête, Marc. La timidité, c'est normal, mais ça ne devrait pas t'empêcher de profiter de ces moments. Et, puis, aujourd'hui, tu t'es vraiment bien débrouillé !"

Marc esquissa un sourire reconnaissant, mais une sensation semblait encore peser sur son cœur. Finalement, il lâcha d'une voix hésitante, "Parfois, je me dis que les bébés ont de la chance. Ils sont toujours accompagnés et on ne les juge jamais, tu sais ?"

Suzanne ressentit un léger malaise, réalisant que les expériences qu'elle lui faisait vivre paraissaient le tirer hors de sa spirale dépressive. Cependant, elle savait aussi qu'il était essentiel de l'encourager à grandir.

"Marc, c'est normal de vouloir être entouré, mais grandir signifie aussi découvrir de nouvelles choses et apprendre à être indépendant. Les expériences que tu vis, elles sont là pour t'aider à grandir, à t'épanouir. Il y a tant de choses passionnantes à explorer en dehors de ta zone de confort."

Elle marqua une pause avant d'ajouter avec douceur, "On peut apprendre à grandir tout en gardant une part de notre âme d'enfant. Tu n'as pas besoin de redevenir un bébé pour être entouré et aimé, tu sais ?"

Marc prit quelque temps pour intérioriser la réflexion de Suzanne, cependant une pulsion l'incita à plonger une nouvelle fois dans le monde de la petite enfance. "Mais tu ne pourrais me traiter comme les bébés que tu gardes ? Juste pour le reste du week-end ? Ça m'aiderait à vaincre ma timidité !"

Suzanne sentit le poids de la demande de Marc dans l'air. Elle savait aussi qu'il était temps d'éclairer les choses. "Marc, je comprends que tu veuilles t'extraire du monde adulte parfois, mais s'occuper de toi comme un bébé ne serait pas te rendre service."

Marc, le regard toujours empreint de tristesse, répliqua, "Pourquoi ? Ça me ferait du bien, tu sais !"

Suzanne prit une profonde inspiration, cherchant les mots justes. "Parce que, Marc, tu es plus fort que tu ne le penses. Tu as le pouvoir de grandir et de vivre des expériences incroyables sans avoir besoin de revenir en arrière. Traiter un adolescent comme un bébé, ce n'est pas l'aider à avancer dans la vie. Au contraire, c'est le priver de la chance de découvrir toutes les merveilles qui l'attendent. Tu n'as pas envie de découvrir tout ce monde par toi-même ?"