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Au collège, il y avait deux types de personne.
Ceux pour qui mon homosexualité ne dérangeait pas.
Et ceux qui la détestaient.
Il n'y avait pas d'entre-deux. C'était l'un ou l'autre. Ça créait parfois des confusions. Ceux pour qui ça dérangeait avaient une tendance à m'intimider un peu alors que les autres, qui ne représentent qu'une petite partie de la population, passaient leur temps à me défendre. Ça ne servait à rien, et pourtant, ils continuaient. Aujourd'hui, ces personnes ne sont plus là. Elles ont pris des voies différentes de la mienne.
Entendre les autres dire de moi que je devrais mourir n'est pas quelque chose de rare. Souvent, je me demande: c'est vraiment ça, notre génération? Établir un mur entre le monde des personnes qui sont 100% hétéro et ceux qui sont juste un peu différent fait partie des besoins de notre société? Parfois, je n'y crois pas. Parfois, je me dis que c'est peut-être un complot du gouvernement contre moi pour me forcer à quitter ce monde.
Je préfère vous le dire tout de suite: ce complot ne sert strictement à rien.
Je peux vous assurer que si c'était possible, ça serait déjà fait.
Si c'était possible, je serais parti il y a bien longtemps.
Ce n'est pas que je n'arrive pas à le faire. Je ne peux tout simplement pas. J'ai déjà essayé plusieurs fois. Tellement de fois que ce serait impossible de le compter sur les doigts d'une seule main. Ça n'a jamais marché.
Je ne peux tout simplement pas mourir. Je ne sais pas et je ne comprends pas pourquoi non plus.
C'est pour ça que je continue de me cacher derrière un sourire et des paroles qui se veulent rassurantes.
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Après avoir salué mes amis, je retournes difficilement à mon dortoir. Il se fait déjà tard. Je ne devrais pas sortir trop souvent au bar avec le peu d'ami que j'ai si c'est pour revenir à 1 heure du matin à chaque fois. En plus, j'ai encore trop bu. Je ne sais pas comment j'ai pu revenir à ma chambre sans me planter au moins 5000 fois.
Comme à chaque soir, j'en ai plus qu'assez. Ce n'est pas l'alcool qui me fait sentir comme ça, c'est juste comme ça tous les jours, que je sois saoul ou non.
Je balance faiblement mon sac sur le canapé et m'assure que la porte est bien verrouillée. Je fouille avec difficulté dans le tiroir de la table de chevet avant de trouver ce que je cherche, puis je m'assieds sur le lit. La seule lumière que j'ai pour m'éclairer est celle du clair de lune. Je m'en fous, de toute façon. Je n'aime qu'elle. Il n'y a qu'elle qui puisse me comprendre. Il n'y a qu'elle que je puisse accepter dans ma vie. Même sans être littéralement amoureux d'elle, je désir me tenir à ses côtés.
Je fais tourner un peu l'objet que je tiens entre mes doigts sans jamais quitter la lune des yeux. Je ne sais pas si c'est à cause de l'alcool, mais j'ai l'impression qu'elle me sourit et qu'elle essaie de me dire quelque chose. Malgré tout mon amour pour elle, je n'arrive pas à déchiffrer ses paroles.
Le seul moyen de l'entendre est de me rapprocher d'elle.
Sans aucune hésitation, je plante le petit couteau que je tenais entre mes mains dans ma gorge. Je sens une douleur tellement vive que je m'étouffe avec mon propre sang. J'ai envie de crier. J'ai envie de fermer les yeux et de ne jamais les rouvrir. Et pourtant...
Je finis par tomber sur le côté dans mon propre sang et je ferme les yeux. Mon visage se crispe alors que des larmes se mettent à couler.
Ce ne sont pas des larmes de joie, mais bien de colère et de déception. Je me redresse avec difficulté pour commencer à battre mon matelas ensanglanté de mes poing, la rage s'emparant de moi. Mes frappes ne sont pas très fortes tellement je suis bourré, mais je m'en balance royalement. Je pleure et je cris sans retenu. Pour une fois, je laisse ma colère sortir comme bon lui semble.
« Pourquoi je ne peux juste tout simplement pas mourir, bordel de merde?! J'en ai assez! » je crache entre mes dents, me fichant qu'on puisse m'entendre de l'autre côté des murs. De toute façon, les bières que j'ai bu plus tôt ont probablement rendu mes phrases incompréhensibles.
Je m'acharne sur mon visage en me giflant le plus fort possible, me traitant à la fois d'imbécile et d'incapable avant de me recroqueviller sur moi-même, après plusieurs longues secondes à me frapper sans relâche, et de me laisser tomber en relâchant la pression.
Je n'ai plus envie de rien. Je n'ai plus envie de contracter mes muscles pour être capable de me tenir debout. Je n'ai plus envie de penser. Je n'ai plus envie d'ouvrir les yeux. Je n'ai plus envie de bouger. Je n'ai même plus envie de respirer.
La marque de ma blessure se trouve encore dans mon cou, mais elle ne saigne déjà plus. Demain, la blessure aura déjà disparu.
J'ai les yeux tout embués par mes propres pleurs, mais je peux encore voir la lune de l'autre côté de la fenêtre malgré toute la tristesse contenue dans mon regard.
Pourquoi tu me fais ça?
J'essais simplement de me rapprocher de toi parce qu'ici, personne ne veut de moi, mais si même toi tu ne veux pas de moi... Si même toi tu veux me voir souffrir...
Je ne sais plus quoi faire...
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First: MOON - Honghwa
Fanfiction« Jusqu'à quand ce calvaire dura-t-il? » ⋯⋯⋯⋯⋯⋯ SeongJoong Lemon Pas corrigé