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Troublée par la proximité de Darius, je peine à discerner les émotions cachées derrière son regard envoûtant. Il y a quelque chose dans sa manière d'être qui m'empêche de penser clairement. Je prends une profonde inspiration, essayant de garder mon sang-froid.

— Darius, tu devrais savoir que rien n'a été décidé. Ma mère a dit que c'était juste une discussion pour l'instant, je lui dis, tentant de mettre de l'ordre dans mes pensées.

Il me fixe, un demi-sourire apparaissant sur ses lèvres.

— Ne sois pas naïve. Tout est déjà décidé. Mais je veux savoir... est-ce que ma future femme est d'accord avec cela ? À vrai dire, moi, je n'y vois aucun inconvénient, dit-il, sa voix basse et assurée.

Ses paroles me désarçonnent. Il continue, son regard pénétrant ne quittant pas le mien.

— Tu as changé, Hazel. Tu es devenue plus belle que je ne l'aurais jamais imaginé, plus douce... Cela me fait plaisir de savoir que tu seras mienne, ajoute-t-il doucement.

Je sens mes joues s'empourprer sous son regard intense. Sa présence si proche me fait perdre tous mes repères. Mon esprit est un chaos d'émotions et de pensées contradictoires. Je n'arrive pas à peser le pour et le contre des choses, son aura me submergeant. Après de longues hésitations, je trouve enfin ma voix.

— Darius, je... je ne sais plus quoi penser, avoué-je, ma voix trahissant mon trouble. Tout cela est trop soudain.

Darius me regarde, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres.

— Il fut un temps où tu n'aurais pas hésité une seconde, dit-il, une pointe de nostalgie dans sa voix.

Je suis surprise qu'il évoque le passé, me rappelant les sentiments non dissimulés que j'avais pour lui. Pourtant, je ne m'attarde pas sur cette révélation. Au fond, je m'étais toujours doutée qu'il savait.

— Beaucoup de choses ont changé depuis, répliqué-je, tentant de me ressaisir.

Darius éclate presque de rire.

— Tu parles de l'homme qui te tripotait dans la cuisine ? demande-t-il, un sourcil levé.

Ses mots me frappent de plein fouet tandis que mes yeux s'écarquillent de surprise.

— Ça n'a rien à voir avec lui, Nathan est... Je commence, mais Darius ne me laisse pas terminer.

— J'espère bien, dit-il sèchement, avant de s'éloigner sans un mot de plus.

Je reste seule dans le couloir, désorientée et toujours confuse. Les paroles de Darius résonnent dans ma tête, mélangeant passé et présent, espoirs et réalités. Le poids de sa présence persiste, même après son départ, me laissant dans un état de réflexion intense. Je me dirige vers ma chambre, mes pensées complètement embrouillées. L'idée d'épouser Darius fait battre mon cœur d'une manière nouvelle et inattendue. Je rougis à cette pensée, troublée par l'intensité de mes propres réactions.

Je m'enfouis la tête dans l'oreiller, tentant de mettre de l'ordre dans mes émotions. C'est incroyable de penser que nos parents étaient en train d'arranger notre union. Alors que je suis plongée dans mes pensées, on toque à la porte de ma chambre et entre sans attendre ma réponse. Je ne bouge pas, gardant mon visage enfoui.

— Hazel, tu vas bien ? demande la voix douce de ma mère.

Je hoche la tête contre l'oreiller, mais sans vrai conviction.

Ma mère soupire et s'assoit à côté de moi sur le lit.

— Ma chérie, pouvons-nous parler ? demande-t-elle avec douceur.

Je me redresse alors, serrant mon oreiller contre moi comme un bouclier. Avant même que ma mère puisse commencer, je l'interromps.

— Ce n'était pas juste une discussion entre papa et toi. Tout a déjà été planifié, n'est-ce pas ? je demande, ma voix trahissant ma détresse.

Ma mère souffle à nouveau, un air de regret sur son visage.

— Oui, ma chérie, je suis désolée que tu l'aies appris de cette façon. Nous aurions dû t'en parler plus tôt, admet-elle.

Je reste silencieuse un long moment, absorbant ses paroles. Ma mère reste à côté de moi, sa présence à la fois rassurante et lourde de non-dits.

— Mais pourquoi ? Pourquoi avez-vous décidé de cela sans même me consulter ? je demande, ma voix cherchant désespérément des réponses.

Ma mère me regarde avec une douceur mêlée d'un peu d'incertitude.

— Je ne suis pas sûre des motivations de ton père, mais moi, j'ai toujours vu comment tu regardais Darius. Depuis le début, ma chérie, confie-t-elle.

Je suis surprise par sa remarque, prise de court. Comment a-t-elle pu remarquer quelque chose que j'ai moi-même tenté de dissimuler pendant si longtemps ? Je rougis violemment, mes joues s'empourprant d'embarras sous le regard observateur de ma mère. Elle m'adresse un sourire compréhensif, ce qui me met encore plus mal à l'aise.

Je détourne les yeux, incapable de soutenir son regard.

— Je... Je ne vois pas de quoi tu parles, maman, je balbutie, essayant en vain de nier l'évidence de mes sentiments passés pour Darius.

Ma mère me sourit tendrement, comme si elle lisait en moi comme dans un livre ouvert.

— Je suis ta mère, et une femme avant tout. Il était évident que tu étais folle amoureuse de lui, et même maintenant, ça se voit encore. Tu as toujours eu ce petit éclat dans les yeux quand tu parles de lui ou quand il est dans les parages, explique-t-elle, sa voix empreinte d'une douceur maternelle.

— Je... je murmure faiblement, perdant mes mots.

Je baisse les yeux alors qu'une larme solitaire glissant le long de ma joue sans que je m'en rende compte. Une larme pour cet amour à sens unique, pour ces années de sentiments non partagés qui ressurgissent avec une acuité inattendue.

Ma mère, voyant ma détresse, place doucement ses mains sur mes joues, essuyant la larme avec tendresse.

— Hazel, je sais que c'est soudain, mais considère cela comme une opportunité d'être avec l'homme que tu as toujours aimé, suggère ma mère avec douceur. Si ton père a confiance en Darius pour prendre soin de toi, alors tu devrais peut-être lui donner une chance.

La confusion et l'incertitude m'envahissent alors que je pèse les mots de ma mère. L'idée de me retrouver dans les bras de Darius, l'homme qui a hanté mes pensées pendant tant d'années, est à la fois effrayante et séduisante.

— Et si, après un an, tu trouves que cela ne fonctionne pas, tu pourras toujours demander le divorce, ajoute-t-elle.

Ces mots résonnent en moi. La possibilité de me retrouver mariée à Darius, de vivre cette relation que j'ai longtemps fantasmée, est plus que tentante. Mais est-ce la bonne façon de réaliser un rêve ? Je ne sais plus. La tentation me ferme les yeux et les oreilles et même ma capacité à être rationnelle. De plus, l'idée de pouvoir y mettre fin si cela ne fonctionne pas m'apporte un grand réconfort. Après de longues secondes de réflexion, tiraillée entre mon cœur et ma raison, je m'entends dire :

— D'accord.

Ma mère me serre dans ses bras, un soupir de soulagement s'échappant de ses lèvres.

— Tu fais le bon choix, ma chérie. Darius est un bon homme, et je suis sûre que vous serez heureux ensemble, dit-elle en me caressant les cheveux.

Je reste là, blottie contre elle, essayant de me convaincre que j'ai pris la bonne décision.

Un Mari InaccessibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant