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Mon cœur bat à tout rompre, mélange de nervosité et d'anticipation tandis que l'officiant, le pasteur, commence la cérémonie, ses mots résonnant dans l'église. Je me perds un instant dans les formalités du rituel, essayant de calmer le tourbillon de mes pensées.

— Darius Williams, acceptez-vous de prendre Hazel Hamilton pour épouse, de l'aimer, de la chérir, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la santé comme dans la maladie, et de lui être fidèle jusqu'à ce que la mort vous sépare ? demande-t-il.

Darius me regarde, un masque d'assurance sur le visage. Il semble impénétrable, un mystère que je n'ai toujours pas réussi à percer.

— Oui, je le veux, dit-il d'une voix claire qui semble emplir chaque recoin de la salle.

Le pasteur se tourne ensuite vers moi, son regard encourageant.

— Hazel Hamilton, acceptez-vous de prendre Darius Williams pour époux, de l'aimer, de le chérir, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la santé comme dans la maladie, et de lui être fidèle jusqu'à ce que la mort vous sépare ?

Je prends une profonde inspiration, les mots s'échappant de mes lèvres dans un murmure à peine perceptible.

— Oui, je le veux, dis-je, ma voix tremblante trahissant les tempêtes intérieures que j'essaie de maîtriser.

Au moment de l'échange des anneaux, je sens la main de Darius, chaude et ferme, glisser l'anneau à mon doigt. Il y a quelque chose de rassurant dans ce geste, mais aussi quelque chose d'étrangement formel. Après nous avoir déclaré mari et femme le fameux " Vous pouvez embrasser la mariée " survient.

Darius se penche vers moi, et je retiens mon souffle. Je ferme les yeux, emportée par l'émotion, pensant avoir attendu ce moment toute ma vie. Dans mon esprit, je me suis préparée pour un baiser doux et délicat, une promesse scellée sur mes lèvres. Mais au lieu de cela, il dépose un baiser rapide au coin de ma bouche, esquivant à peine mes lèvres.

Je rouvre les yeux, surprise et décontenancée. Dans son regard, je perçois une lueur indéfinissable, un mélange de réticence et d'autre chose que je ne saurais nommer. Il détourne rapidement les yeux, rompant notre contact visuel. Un sentiment de honte m'envahit, une rougeur montant à mes joues alors que nous nous tournons vers nos familles et le peu d'invités présents.

Le moment est gênant, presque douloureux. Je sens le poids des regards, certains curieux, d'autres bienveillants. Darius, de son côté, reste impassible, son visage est une façade de neutralité qui ne révèle rien de ses pensées internes. Je me sens désemparée, prise dans un tourbillon d'émotions. La joie, l'excitation, la honte et une pointe de tristesse se mêlent en moi. C'était censé être notre moment, notre début, mais il est entaché par une distance inexplicable, un fossé invisible entre nous.

La cérémonie terminée, les derniers mots de félicitations et les adieux résonnent autour de nous, mais ils semblent lointains, comme étouffés par le voile de mes pensées perturbées. C'est alors que la belle-mère de Darius, s'approche avec une élégance mesurée. Elle se tient devant nous, son expression soigneusement composée.

— Darius, ton père regrette de ne pas être ici aujourd'hui, dit-elle d'une voix posée. Il souhaite le meilleur pour vous deux et est impatient d'accueillir ses petits-enfants. Espérons que cette lune de miel vous portera chance dès le premier coup.

Je rougis à ses mots, mais un malaise subtil émane de sa présence. Il y a une froideur dans ses yeux lorsqu'elle regarde Darius, une tension presque palpable. Darius reste silencieux, son regard fixé sur un point au loin, évitant soigneusement de répondre ou d'engager la conversation. Alors que nous nous dirigeons vers la voiture, ma mère, les yeux brillants de larmes, me serre dans ses bras.

Un Mari InaccessibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant