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Je passe une nuit blanche. Les heures s'étirent, interminables, et chaque minute semble être une épreuve. Je me tourne et me retourne dans mon lit, incapable de trouver le sommeil. L'image de Darius avec cette femme, si vive dans mon esprit, me hante. Le silence oppressant de la maison semble amplifier mes pensées, et je me rends compte que je ne peux plus supporter cette situation. Le jour se lève enfin, apportant avec lui une lueur de clarté, mais aussi une pesanteur accablante.

Aujourd'hui, je ne peux pas rester ici. Je décide d'aller en cours. Peu importe que les gens sachent que nous avons écourté notre lune de miel ; cela n'a plus d'importance. Si Darius se moque du regard des autres, pourquoi devrais-je m'en préoccuper  ?

Je prends une douche rapide, espérant que l'eau froide puisse balayer un peu de cette torpeur qui m'envahit. Puis, je m'habille rapidement et me dirige vers la porte. je ne veux pas avoir à le croiser. Mais, malheureusement,  dès que j'ouvre la porte, je tombe nez à nez avec Darius. Il est là, immobile, son regard impassible posé sur moi.

Je suis tellement surprise que je tente instinctivement de refermer la porte, mais il la bloque d'une main. La porte s'ouvre de nouveau et je recule, le cœur battant la chamade. Nous nous regardons en silence, chacun dans sa propre bulle d'émotions non exprimées. Je soupire profondément, tentant de rassembler mes pensées.

— Qu'est-ce que tu fais là ? La question sort avec une confusion que je peine à dissimuler.

Il ne répond pas immédiatement, me scrutant avec une froideur qui me transperce. Puis, d'une voix dénuée de chaleur, il demande :

— Tu as bien dormi ?

La question me prend de court, m'atteignant comme un coup de poignard. Comment peut-il demander cela avec une telle désinvolture après ce qu'il a fait ? Sans réfléchir, je lève la main, voulant le frapper. Il attrape mon poignet avec une poigne ferme, me regardant avec une curiosité presque clinique.

— Qu'est-ce que tu crois faire ? dit-il, son ton à la fois dédaigneux et désintéressé.

La rage explose en moi, une vague déchaînée de frustration et de chagrin.

— Comment oses-tu te présenter ici et me demander comment je vais après ce que tu as fait ?

Son regard reste impénétrable, ses yeux devenant des glaciers où aucune chaleur ne semble exister.

— À quoi t'attendais-tu ? Je t'avais prévenue. Son ton est glacé, dénué de la moindre trace de remords.

Je tire violemment ma main pour le dégager, et il finit par me lâcher. Je recule brusquement, le cœur douloureux et les larmes menaçant de couler.

— Je ne m'attendais à rien. Tu m'avais déjà tout dit. Pendant notre séjour à l'hôtel, tout était clair. Tu n'avais pas besoin d'aller jusque-là, de me faire ça.

Il reste silencieux, ses yeux impénétrables me scrutant.

— Tu sais ce que j'éprouve pour toi. Je sais que tu le sais. Je comprends que tu veuilles éviter que ta belle-mère touche ton héritage, mais étais-tu obligé de me faire autant de mal ? Tu m'as déjà tout fait comprendre. Pourquoi aller aussi loin ?

Le silence retombe lourdement entre nous. Son regard, impassible, me fait mal.

— Il fallait que tu comprennes qu'à mes yeux, tu resteras toujours la gamine que tu as toujours été. Et je n'ai aucun intérêt pour les gamines.

Je m'effondre sur le lit, incapable de supporter la cruauté de ses paroles. Je murmure, la douleur palpable dans chaque mot :

— Tu es monstrueux. Je préfère divorcer que de vivre avec un homme comme toi. 

Il me fixe, le visage inexpressif.

— Tu ne pourras pas divorcer. Le contrat que tu as signé stipule que tu resteras avec moi pendant un an. Tant que cette année n'est pas écoulée, tu ne pourras pas divorcer.

Je suis sidérée par ses paroles. Mon cœur se serre davantage.

— Alors pourquoi veux-tu rendre ma vie aussi difficile ? On aurait pu passer ce temps ensemble sans encombres. Chaqu'un dans son coin. Et même si ça aurait été difficile, j'aurais pu...

— C'est bien pour ça qu'il fallait que je te montre ce qu'est réellement notre mariage avant que tu ne te berces d'illusion, me coupe-t-il.

Mon esprit refuse d'accepter l'ampleur de sa cruauté. Il a sciemment ramené cette femme pour me faire du mal, comme une pièce dans un jeu cruel. Je soupire, les larmes coulant sur mes joues, et je serre ma robe  entre mes doigts comme si elle pouvait m'offrir un semblant de protection.

— Pourquoi es-tu comme ça ? Pourquoi es-tu aussi cruel ?

Il ne répond pas, et je n'attends pas moins de lui. Dans un dernier élan de désespoir, sans réfléchir à ce qui me passe par la tête, je prends une profonde inspiration et relève la tête, le fixant droit dans les yeux.

— Alors, ça ne te dérangerait pas que moi aussi je fasse pareil ? Je pourrais aussi ramener d'autres hommes dans cette maison, coucher avec eux si je le souhaite, n'est-ce pas ?

Darius semble se tendre, ses mâchoires se contractant sous l'effet de ma provocation. Je vois ses poings se serrer, ses doigts blanchissant. Il répond finalement, d'un ton glacial :

— Fais ce que tu veux de ton corps, mais pas dans ma maison.

Avant que je puisse réagir, il se détourne et se dirige vers la porte avant de soudainement s'arrêter et se tourner vers moi une dernière fois.

— Avant de parler du divorce à ton père, sache que lui aussi a quelque chose à perdre de notre séparation. De toute façon, il ne pourra rien faire. Et, je doute que tu sois prête à affronter la douleur dans les yeux de ta mère, qui avait tant d'espoir en notre union.

La porte claque violemment derrière lui, me laissant seule, ébranlée et désespérée. Je suis assise sur le lit, essoufflée, les yeux rouges et le cœur brisé. Le poids de la situation m'écrase. Je tente de respirer profondément, mais chaque respiration est une épreuve. Je me demande dans quoi je me suis fourrée, et je n'ai pas de réponse.

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Coucou, j'espère que vous allez bien ! 😊 Je vois que vous n'êtes déjà pas fan de Darius 😂, mais croyez-moi, ce n'est que le début... Vous allez devoir le supporter encore un bon moment 😅.

J'espère que ce chapitre vous a plu ! Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite ✨.

Bisous,
Angelina 🥰

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 10, 2024 ⏰

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Un Mari InaccessibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant