Chapitre 12 : Une dernière danse

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Hiver 2010.

***

Cette année, pas d'ours. Cette année, tout va bien dans le meilleur des mondes. Les gens sont dehors et profitent de la neige qui est bien tombée. Il fait froid, mais un froid qu'on apprécie sous un plaid ou bien emmitouflée dans nos manteaux et les chants de Noël retentissant un peu partout dans le village.

Et c'est depuis l'atelier que tout s'organise en ce joli mois de décembre. Enfin, quand je veux dire tout, je veux surtout dire le bal de Noël. Ce n'est pas vraiment un bal mais plutôt un moment où tout le village se retrouve, danse, boit, mange. Fin', ça s'apparente plutôt à une fête je pense. Bref, dans tous les cas, c'est à l'atelier que ça se passe et en tant que membre de cette famille fondatrice et assez grande maintenant pour prendre des décisions, c'est à moi qu'incombe cette tâche, ou plutôt ce plaisir, sous la supervision d'Idalie et de mon oncle, évidemment.

Pour le coup, Lanah et Leo m'ont aussi pas mal aidé et m'aident encore. Nous avons décoré l'ensemble de l'atelier, dont la pièce de fabrication des jouets qui, pour l'occasion, a été débarrassée. Et je dois dire que c'est vraiment beau. Déjà initialement l'endroit est chaleureux avec ses murs en bois, son haut plafond et sa grande fenêtre du fond donnant sur les extérieurs enneigés, sans parler des jouets en bois qui décorent le tout. Mais là, avec les guirlandes, les lumières et les grands tapis ajoutés, le tout est vraiment parfait. D'ailleurs je pense que je vais y passer la fin de mes vacances.

— Je mets ça où Alex ?

— Près des fenêtres, sur les côtés, je réponds à Lanah chargée de faux cadeaux de décoration.

Elle s'y rend alors que de mon côté j'installe les derniers nœuds rouges sur le grand sapin au centre de la pièce.

— Il ne reste plus qu'à amener les boissons et la nourriture et ce sera bon, me lance alors un homme que je vois débarquer par la porte, suivi de Nicholas.

Mes yeux se mettent à briller lorsque je vois mon oncle George et je me précipite alors vers lui.

— Toootoooon, je lance alors qu'il m'attrape dans ses bras pour me câliner.

— Comment va mon petit monstre ?! il me demande tout sourire.

Je m'arrache le visage dans sa barbe avant de remettre les pieds sur le sol.

— Bien ! Tout est prêt !

— Avec deux jours d'avance ! répond alors Nicholas avec fierté.

— Va pas me faire croire que tu as fait quoi que ce soit mon frère, tu n'as clairement pas la fibre artistique, se met alors à rire George.

Les deux s'esclaffent, jusqu'à ce qu'ils finissent par poser, chacun, une main sur chacune de mes épaules.

— On a une surprise pour toi, me disent-ils alors en m'indiquant de sortir de la salle.

Ce que je fais directement. Je n'attends pas et laisse un peu mes amis et les gens de l'atelier en plan pour vite me précipiter vers l'accueil, puis n'y voyant rien, dehors.

Et les larmes me montent parce que s'il y a bien une chose à laquelle je ne m'attendais pas, c'est voir mes parents, là, juste devant, en train de sortir de leur voiture.

— MAMAN ! PAPA ! j'hurle avant de me mettre à courir vers eux.

Ils se tournent vers moi et se mettent à me sourire tendrement. Ma mère s'avance la première et je heurte son corps pour lui faire le plus chaud et doux des câlins.

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