Un peu de psy

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Il est parfois si difficile pour l'humain d'accepter des ressentiments ou des expériences qui l'ont heurté qu'il préfère les enfouir plutôt que d'admettre que ces blessures ont existé. Il pense qu'il les a caché si profondément qu'elles ne réaparaitront pas.
Ce qu'il ignore, c'est qu'elles ne partent jamais. Elles s'installent seulement dans un coin de son esprit et attendent patiemment un moment de faiblesse pour ressurgir.
Quelque part dans les méandres de son cerveau, elles grandissent, elles évoluent et deviennent parfois encore plus vicieuses qu'elles ne l'étaient au départ. D'un moment de frayeur jamais affronté, elle deviennent une phobie qui l'empêche de vivre en société. D'un choc émotionnel qu'il aurait fallu traiter sur le moment elles se transforment en angoisses incontrôlables.
C'est quand l'humain grandit, qu'il se retrouve devant des difficultés, qu'elles réapparaissent. Parfois pendant longtemps il va réussir à les gérer, alors qu'au fond il le sait, quelque chose ne va pas, la souffrance est là et un jour il faudra l'affronter. Mais il recule toujours l'échéance car il a peur, que cela fait trop mal de s'en rappeler, il nie le problème pensant que peut-être elles le laisseront tranquille. Il a tort. Car avec le temps elles prennent de plus en plus d'ampleur jusqu'au moment où il ne peut plus les contenir, jusqu'au moment où elles l'empêchent carrément de vivre.
Elles se traduisent par des angoisses, du desespoir, de l'anxiété, de la violence. Et même s'il n'est jamais trop tard, il aura vécu tout ce temps avec un mal-être sous-jacent pour que finalement tout s'empire au risque de ne plus jamais réussir à s'en sortir. Au risque qu'il soit trop difficile de se réparer.
Alors ça aura servi à quoi de les avoir enfoui au départ ? Pour qu'en fin de compte tout finisse par éclater ?

Nous sommes tous faits de bases brinquebalantes, de fragilités. De choses qui ont forgé nos personnalités, qu'on le veuille ou non. Et ce n'est pas parce que ces expériences ont fait de nous des êtres torturés que nous sommes des monstres pour autant. Il faut admettre que nous ne pouvons pas être parfaits et construits uniquement de bons sentiments. Admettre que nous avons tous une part de noir en nous. Que nous sommes des humains tout simplement. Avec des faiblesses. Et que ce n'est pas grave. Que cela peut s'arranger.
Lorsque nous sentons que quelque chose ne va pas il faut comprendre comment nous fonctionnons et d'où viennent ces angoisses, ou ces comportements que nous ne voulons pas avoir. Il faut chercher en nous, retrouver cette petite case dans laquelle nous avons rangé toutes nos peurs ou rancoeurs et affronter ce qui va en ressortir.
Une fois que nous avons accepté ces choses que nous ne voulions surtout pas revoir, que nous avons laissé ces images, ces peurs, ces idées noires surgir à notre esprit, et peut-être même, que nous avons réussi à en parler, c'est là que nous avons alors fait le premier pas.
Tout à coup elles prennent déjà beaucoup moins d'ampleur. Nous nous étions fait un monde parfois de si petites choses. Ou nous avions exagéré des réactions que finalement nous n'avons pas. C'est déjà un grand soulagement pour la plupart d'entre nous. Ce n'était pas si grave finalement.
C'est à cet instant que nous commençons par accepter que nous sommes aussi faits de ces cicatrices et que nous devons vivre avec. Que nous devons les assumer, que c'est en les assumant qu'elles deviennent enfin concrètes et que nous pouvons donc les extérioriser pour finalement les controler et assumer qui nous sommes vraiment par la même occasion. Un être humain plein de facettes qui ne peut être parfait car la perfection n'existe pas. Admettons que nous sommes des êtres fragiles, que nous avons des peurs et des idées noires, que nous ne devons ni les camoufler ni les laisser nous envahir, que nous devons les extérioriser pour les contrôler et que c'est ainsi que nous nous réparerons et que nous deviendrons des hommes meilleurs, capables de ne pas reproduire les erreurs passées.

textes 2Where stories live. Discover now