Chapitre 15 : La Noble, Le Pauvre et le Monstre (2)

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— On dirait qu'il veut en découdre ! Lâcha Edana avec un sourire vantard, en se tapant les poings.

La main de Maël glissa vers son épée, tandis que celle d'Ayron se posa sur sa poitrine, sentant un malaise l'envahir.

Encore ce sentiment de malaise ? Je me sens plus faible.

Étrangement l'ours ne montra plus aucune aversion à leurs égards. Au contraire, il semblait se calmer. Son regard colérique, d'un vert sauvage, était fixé sur Ayron.

Au-delà du malaise qu'il ressentait, Ayron entendit un appel résonnant au fond de lui. Une voix faible qui criait À l'aide.

— Cette voix elle vient de...

Répondant à la voix, il s'avança vers l'ours, malgré le malaise qui l'envahissait totalement, rendant chacun de ses pas plus lourd que le précédent.

— Ayron, qu'est-ce que tu fais ? Demanda Maël.

— Laissez-moi gérer... Dit-il faiblement.

— Fais gaffe Ayron. Prévint Edana.

Il réussit miraculeusement à lever son pouce en l'air pour les rassurer. Il n'était plus qu'à un pas de l'ours. L'aura dangereuse qui émanait de l'animal semblait pouvoir l'écraser. Il sentait son souffle froid sur lui, et son regard fou ne cessant de l'observer.

Le malaise semblait de plus en plus fort, comme si l'ours en était la source. Ayron réussit à lever délicatement sa main vers l'ours afin de la poser sur lui. L'animal ne fit aucun mouvement et se laissa faire.

Quand la main d'Ayron le toucha, une lumière verte époustouflante jaillit de l'ours, repoussant au loin l'aventurier. Edana le réceptionna dans sa chute. L'air vibra de toute force, et les aventuriers se protégèrent de la vibration, s'abritant derrière leurs bras.

La lumière verte s'en alla, et l'air retrouva son calme habituel. Le malaise qui avait habité Ayron disparut. Il n'y avait plus aucune trace de l'ours, seulement un pauvre homme, nu comme au premier jour, jonchant sur le sol.

— Ne me dites pas que l'ours, c'était cet homme ? conclut Maël étonné.

Edana s'approcha de l'homme et le secoua légèrement avec sa main.

— Monsieur, vous allez bien ? Demanda-t-elle en le secouant légèrement.

De plus près, Edana constata que l'homme était en très mauvais état. Des veines sombres marquaient outrageusement son corps foncé remplit de cicatrices et de plaies. Sa barbe et ses cheveux avaient une apparence sale, semblant avoir été négligés pendant de longs mois.

Sous la main d'Edana, il ouvrit néanmoins ses yeux d'un vert effrayant et fixa faiblement Edana.

— Ou suis-je ? Demanda-t-il faiblement.

— Vous en faites pas. Vous êtes en sécurité. Le rassura Edana.

Sans crier gare, les veines noirs sur son corps se mirent à briller férocement. L'homme cria de douleur, s'arrachant des bras d'Edana. Son visage se contorsionna violemment, et il se réfugia dans ses propres bras, comme pour apaiser la douleur.

— Éloignez-vous... Vous n'êtes pas en sécurité près de moi. Souffla-t-il de douleur.

Ayron s'approcha et posa sa main sur lui. Le contact de celle-ci sur sa peau le calma et ses veines noires s'affaiblirent. L'homme une fois calmé, fixa son sauveur.

— Que m'as-tu fait jeune homme ?

— Je ne sais pas. Répondit Ayron troublé. Je savais juste que c'était ce qu'il fallait faire, comme quand vous étiez en ours. J'entendais votre appel à l'aide et j'ai eu l'impression qu'il fallait que je vous touche pour apaiser votre douleur.

Edenis - Tome 1 : Quête D'aventurierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant