Chapitre 32 : L'Épreuve de Soi (1)

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Après avoir plongé dans l'obscurité des yeux de la grenouille, Edana fut transportée dans un magnifique endroit. Un endroit qu'elle reconnut immédiatement.

Elle se trouvait dans une chambre aux murs ornés de riches tapisseries tissées d'or et de soie, dépeignant des scènes exotiques. Des lustres en cristal étincelaient de mille feux au plafond, éclairant la pièce d'une lueur chaude et dorée. Derrière elle se trouvait un grand lit à baldaquin, drapé de riches étoffes brodées.

C'était son lit à elle. Ainsi que sa chambre.

— Mince, me voilà de retour chez moi, souffla-t-elle agacée.

La porte de sa chambre s'ouvrit et une femme d'une beauté éblouissante fit son entrée. L'arrivante était vêtue d'une légère robe en soie bleue qui épousait délicatement ses formes. Son décolleté plongeant laissait entrevoir juste assez de sa poitrine généreuse pour attiser le désir sans jamais tout dévoiler. Ses longs cheveux d'ébène cascadaient en vagues soyeuses le long de son dos, et les bijoux étincelants ornant sa chevelure scintillaient à chacun de ses mouvements. Son visage, d'une grande élégance, était magnifié par la profondeur de ses yeux bleus perçants. Tout chez cette femme respirait la féminité et le charme.

Lorsqu'elle aperçut Edana, un sourire cruel se dessina sur les lèvres de la nouvelle venue.

— Alors, comment va le monstre qui me sert de fille ? susurra-t-elle d'une voix veloutée, couvert d'une sombre perversité.

Soudain, Edana éclata d'un rire forcé, dont la fausseté résonnait dans la pièce.

— Je n'arrive pas à y croire, dit-elle enfin. J'aurais peur de toi, la sale garce qui me sert de mère ?

Edana s'avança vers sa mère, affichant un air provocateur.

— La dernière fois qu'on s'était vue, je m'étais pourtant assurer de te foutre la trouille de ta vie.

La belle femme glissa sa main devant sa bouche, ses doigts effleurant délicatement ses lèvres, tandis que son regard empreint de mépris se posa sur sa fille.

— Ce langage grossier... J'ai du mal à croire que j'ai pu porter dans mon ventre une immondice telle que toi, cracha-t-elle. Edana ne le montra pas, mais ces mots lui pincèrent le cœur. Et sinon, tu penses que c'est moi, ta plus grande peur ? Je sais que j'ai été cruelle avec toi, mais c'était la moindre des choses vu ta laideur. Suis-moi, que je te montre la seule chose assez horrible en ce monde pour terrifier le monstre que tu es.

Sur ces mots, elle se retourna et sortit de la pièce avec une élégance naturelle. Sa démarche accentuait la grâce de chacun de ses mouvements. Sa longue robe bleue délicate flottait légèrement autour d'elle, comme une vague douce caressant le sol. Tout le contraire de la démarche fière d'Edana. Elle suivit sa mère jusqu'à la grande salle du palais. Une fois arrivées, la femme élégante s'écarta légèrement, révélant ainsi un grand miroir qui se dressait devant Edana.

— Tu as compris ? lui demanda sa mère en arborant un sourire cruel. Rien de moins que le reflet de ta propre laideur pour effrayer un monstre telle que toi, dit-elle avant d'éclater d'un fou rire qui résonna dans la salle.

Le reflet d'Edana dans le miroir était celui d'un véritable cauchemar, plus monstrueux qu'humain. Ses cheveux rouge sang, emmêlés et indisciplinés, cascadaient en mèches sauvages sur un visage déformé. Le rouge incandescent de ses yeux brillait d'une lueur malveillante. Sa peau rugueuse et déformée évoquait celle d'un ogre, son débardeur peinant à couvrir sa carrure massive.

— Regarde-toi ! Tu es devenue encore plus laide avec le temps haha ! continua sa mère dans son fou rire. Et dire que tu te crois être une femme.

Submergé par la colère, Edana se retourna vivement vers sa mère, son poing empli d'un feu destructeur, et l'abattit sur elle.

Edenis - Tome 1 : Quête D'aventurierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant