Edenis - Tome 1 : Quête D'aventurier

Chapitre 39 : Le Jeu du Chasseur (4)

Les deux guerriers se tenaient face à face. Ozalee, la fière centauresse, campait solidement sur ses quatre sabots, son arc sculpté dans un os ancien fermement en main. Son visage, dissimulé derrière un masque de loup aux yeux insondables, ne laissait rien transparaître, mais ses prunelles, invisibles sous l'ombre du masque, fixaient intensément son adversaire.

Face à elle, Diego Cortez, l’imposant aventurier, se tenait droit, ses deux lames noires fermement serrées dans ses mains aguerries. Les yeux de l'aventurier brillaient d’une détermination sans faille, scrutant le moindre mouvement de son opposante.

Edana et Maël se mirent à ses côtés, se mettant également en position de combat. Quant à Shango, il rejoignit son maître à l’arrière qui se releva.

— À nous quatre, elle n’a aucune chance, prévint Edana en serrant ses poings.

— Laissez-moi m’en occuper seul, déclara soudainement Diego. Vous ne feriez que me gênez.

Edana voulait riposter mais voyant la lueur de détermination qui brûlait dans son regard, elle abdiqua.

— Ok. J’espère que tu sais ce que tu fais.

Maël se tourna d’abord vers la centauresse.

— Quant à toi, tu disais qu’il fallait qu’on te mette la main dessus pour gagner n’est-ce pas ? demanda-t-il. Pas besoin de te vaincre, juste de te toucher et c’est ce qu’on a fait. Bon même si moi c’était avec mon épée.

— Bien vu, vous avez juste besoin de me toucher, effectivement, confirma Ozalee. Mais ce n'est pas ce que vous avez fait ! Je vous ai contrés et bloqués, donc vous n'avez pas réussi à m'avoir !

Maël grimaça, l'exaspération se lisant sur son visage.

— Tu joues sur les mots, toi...

Il secoua la tête, résigné.

De toute façon, elle est trop forte pour nous, admit-il. Mieux vaut laisser Diego se débrouiller seul.

Le jeune aventurier aux cheveux argentés rengaina sa lame, jetant un dernier regard vers la centauresse avant de reculer prudemment avec Edana, se plaçant aux côtés d'Ayron et Shango.

— Allez, on y va ! lança-t-il d'une voix ferme à son ami.

Ayron hésita, le regard empli de frustration.

— Mais… je voulais l'avoir par moi-même ! protesta-t-il.

Malgré sa réticence, le champion de Gaïa finit par céder, serrant les dents. Il rejoignit ses compagnons qui, déjà, s'étaient mis à courir, abandonnant le champ de bataille.

— Pas si vite ! s’écria la voix guerrière d'Ozalee.

Déplaçant avec grâce son corps d'équidé, la centauresse banda son arc et y encocha quatre flèches d'un geste précis. Avec une rapidité fulgurante, elle décocha les flèches qui fendirent l'air comme des éclairs, se dirigeant vers les quatre membres du groupe.

Mais alors qu'elles s'apprêtaient à toucher leurs cibles, Diego se dressa, son imposante lame noire brillant de ses ornements dorés. Dans un mouvement puissant, il brandit son imposante épée et exécuta un coup vertical. La lame fendit l'air, créant un vent tumultueux qui fit tournoyer les flèches dans les airs avant de les faire retomber au sol, inoffensifs.

Les jeunes aventuriers et le loup purent fuir librement, laissant le champ de bataille aux deux adversaires qui se faisaient face.

— C'est moi ton adversaire, déclara Diego, son regard aiguisé comme une lame.