Au-delà des montagnes {Bakudeku}

Ne t'endors pas

J'avais trouvé un chez moi.

Et c'est avec cette douce sensation qu'une autre semaine s'écoula. Pas de danger, de mort ou de terreur en vue. Les jours étaient calmes mais très chargés. Katsuki avait commencé à m'apprendre leur langue, et je connaissais maintenant quelques bases. Je savais saluer et me présenter. C'était un bon début.
Durant toute la semaine, mes nuits étaient troublées par ce rêve étrange, par ce désert sans fin, par cette voix et cette présence. Chaque matin je me réveillais avec la sensation que quelque chose allait se passer et ce matin-là ne fit pas exception. Je me réveillais lorsque j'entendis la brune sortir de la tente. Je n'avais pas encore la chance d'avoir la mienne, mais d'après Katsuki ça n'allait pas tarder.

Le corps engourdi par ma balade de la veille, je me relevais avec peine. Le blond avait tenu à ce que je le suive dans toutes ses sorties et que je rencontre le plus de monde possible. J'avais donc fait la connaissance de tout son entourage proche, tous ses amis et ceux qui comptaient pour lui dans son quotidien. Pour ne pas que je peine de trop à communiquer, il restait avec moi et faisait l'interprète lorsque mes toutes petites bases ne suffisaient plus pour tenir la conversation.
Je savais que ce jour allait être aussi chargé que les autres. Je n'arrivais pas à concevoir comment le blond arrivait à faire autant de choses dans une journée. Entre les patrouilles, auxquelles il participait deux fois par jour minimum, les conseils et rapports qui duraient souvent plusieurs heures, l'inspection du camp, l'entraînement de ses hommes et des jeunes... Et j'en passe.

Katsuki ne s'arrêtait pas de bouger et de faire des choses, sans cesse. C'était impressionnant de toujours le voir en mouvement et de ne jamais l'entendre se plaindre d'une quelconque fatigue. J'avais également pu constater que la tribu comportait beaucoup de femmes et que plusieurs d'entre elles tournaient de façon peu subtil autour de leur chef. Mais Katsuki n'en avait visiblement rien à faire. Il lui arrivait de les congédier lorsqu'il ne semblait pas d'humeur mais souvent, il observait simplement la jeune femme minauder pour un peu d'attention, avant de simplement retouner à ses occupations sans rien donner de plus. J'en étais arrivé à me demander si Katsuki n'avait pas déjà une compagne, mais cette hypothèse avait été écartée. Celle-ci serait sûrement intervenue pour les éloigner du blond. Mais depuis quelque jours, Tsuyu disparaissait souvent dans la tente du chef lorsque la nuit tombait, alors peut-être faisait-elle passer son chagrin en compagnie de blond ?

" Tu marmonnes encore Izuku et tu es en retard. "

Je fis un bond sur ma paillasse, je m'étais complètement laisser distraire par mes réflexions. Je devais avoir l'air stupide à marmonner dans ma barbe en tenant mon harnais sans l'enfiler. Katsuki se tenait à l'entrée de la tente, les bras croisés.

" Qu'est-ce que tu fabriques ? Tu viens à la chasse avec moi aujourd'hui, dépêche toi. "

Sa voix tonnait comme le tonnerre en plein orage, puis il fit volte face pour me laisser me changer.

J'avais appris cette semaine que Katsuki détestait beaucoup de choses. Il n'aimait pas les mensonges, il détestait les discussions futiles et bruyantes, il s'agaçait lorsqu'il se mettait à pleuvoir au petit matin, mais ce qu'il détestait le plus, c'était le retard.
Je pouvais déjà entendre toutes les remontrances qu'il allait me faire pour m'expliquer qu'il est primordial d'être à l'heure et organisé. Pour ne pas aggraver mon cas, je me préparais en vitesse avant de foncer hors de la tente. Katsuki se tenait entouré de plusieurs hommes que je pouvais maintenant nommer.

Il partait à la chasse avec presque toujours le même groupe : Shoto, l'homme au cheveux bicolore qui avait été blessé en même temps que Tokoyami. Il portait d'ailleurs toujours des bandages sous son harnais mais d'après Tsuyu il était apte à repartir chasser. Ensuite il y avait Hanta, un brun plutôt sympa, avec qui j'avais pu échanger quelques mots. C'était un homme drôle mais très posé. Ensuite venait le couple, Denki et Eijiro, les deux plus proches amis de Katsuki. Denki était quelqu'un de très joyeux et toujours plein d'énergie. Malgré le fait qu'on ne se comprenaient pas, il essayait toujours de parler avec moi ou de me montrer des choses. Une vraie boule d'énergie et de bonne humeur. Et son copain, Eijiro, était tout aussi gentil. C'était un homme fort et très courageux, qui n'hésitait pas à venir en aide avec bienveillance.