L'heure de vérité

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“ Ce que je veux dire c’est que, celui qui est à l’origine de cette prophétie, c’est peut-être bien Ramithot et ça serait lui qui t’aurait sauvé de la mort en empêchant Antkor de te prendre… ”

Je relevai les yeux sur lui, stupéfait par ce que je venais d’entendre. Tout se figea dans mon esprit, m'empêchant de réfléchir convenablement.

“ Non non… Ça n’a pas de sens. Pourquoi moi ? ”

“ Parce que… Tu es précieux et que tu es la clé de la paix ? Izuku, t’es la plus belle âme que j’ai pu rencontrer jusqu'à maintenant. T’es parfait pour le rôle de messager de Ramithot, déité de la sagesse, de la destiné solaire. Je trouve que ça colle bien, tu penses pas ? ”

“ Je… je ne sais pas trop. C’est un peu confus pour moi, je me pensais sans importance et là j’apprends que je suis peut-être le messager d’une divinité… ”

Je posai mon front contre son épaule, encore un peu sous le choc et perturbé par toutes ces révélations. Ça faisait beaucoup de choses à digérer d’un seul coup. Je venais en plus de devenir le compagnon du chef, j’avais donc un tas de nouvelles responsabilités que je n’avais pas encore intégrées. Toutes ces choses se mélangèrent dans mon esprit pour former un amas immonde d’angoisse et d'incertitudes. La peur vint planter sa graine au fond de mon estomac, puis, nourrie par le manque de confiance en moi et la pression que je me mettais, elle se mit à grandir. Elle vint pousser sur mes organes, compressant ma poitrine, volant mon souffle et enserrant mon cœur. Puis doucement mes yeux s’embrumèrent. Les larmes montaient aussi vite que le stress prenait possession de moi. Et si je n’étais pas à la hauteur ? Et si tout ça ne m’était finalement pas destiné ? Et si on se trompait de personne depuis le début ? Je n’étais pas fort, je n’étais pas courageux et encore moins vaillant. Alors pourquoi tout reposait sur moi ?

Pourquoi moi ?

Mes mains se mirent à trembler ainsi que ma lèvre inférieure, et doucement, une première larme glissa le long de ma joue. Katsuki le remarqua tout de suite et me prit dans ses bras pour me réconforter. Il m’enferma contre torse en déposant des baisers sur mon front. Puis une de ses mains trouva la mienne pour coordonner nos cœurs. Le mien battait à tout rompre, gangrené par le stress. Mes pleurs vinrent briser le silence et la mélodie de la nature. J’étais terrorisé par tout ce qui était en train de m’arriver, toute cette pression.

“ Izuku, je suis avec toi. Tu n’es pas seul d’accord ? Je suis là. ” Dit-il dans un chuchotement, entre deux baisers.

Il commença ensuite à me bercer, bien blotti au creux de ses bras. Doucement, l’angoisse se calma. Mon cœur cessa de s'emporter, il se cala sur le rythme calme de celui de mon compagnon. Sa voix et ses caresses finirent par me détendre. Je ne le remercierai jamais assez pour toutes les fois où il m’a calmé depuis mon arrivée.
Il avait ce pouvoir sur moi, le pouvoir d’apaiser mes craintes avec de simples baisers, de dissiper mes doutes juste avec des mots chuchotés et de faire fuir la peur avec une étreinte chaude.

“ Merci Katsuki… Je me sens un peu mieux. ”

“ T’sais, c’est normal d’avoir peur. Le jour où je suis devenu chef, j’ai pas voulu sortir de ma tente tellement j’avais la frousse. Tu as le droit d’avoir des craintes, mais n’oublie pas que je suis là maintenant. Je vais t’aider et t’épauler du mieux que je peux. ”

J’hochai doucement la tête en souriant timidement. Il avait l’air si sûr de lui et si sérieux lorsqu’il parlait, j’avais l'impression que plus rien ne pourrait m’arriver, que jamais rien ne pourrait m’atteindre lorsqu’il prenait cette attitude. Mon ventre se mit à frémir, comme si un troupeau de papillons y était enfermé. C’était ça aimer ? C’était se sentir protéger avec des mots, une attitude, des gestes ? C’était être choyé et chouchouté sans cesse ? C’était avoir la sensation d’être libre lorsqu’on était avec lui ?

Au-delà des montagnes {Bakudeku}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant