Le bal des papillons [Terminé]

Chapitre 66

Nous dansons ainsi, les yeux dans les yeux, coupés de tout. La musique suivante, "Surrender" de Natalie Taylor, nous plonge encore un peu plus dans notre bulle. Tout comme la chanson précédente, les paroles trouvent un écho en moi qui vient ébranler toutes les certitudes que je pensais avoir nous concernant. Cette fois, nous sommes interrompus avant la fin de la mélodie par toute la bande qui nous a rejoints sans que je ne m'en aperçoive, tant j'étais absorbée par l'aura de Maxence. Léo nous fait comprendre que nous devons enlever nos écouteurs et, à contre-cœur, je m'exécute. L'ambiance musicale de la piste est à des années lumières de celle dans laquelle Maxence et moi étions plongés. Lorsque je reconnais les premières notes de "chui bo!" et que je vois Léo se mettre à l'interpréter pour nous je ne parviens pas à masquer mon rire. Il est rapidement imité par Lucas, Noah, Jules et même Maxence. A tour de rôle, ils se placent au centre de notre cercle et nous livrent leur plus belle prestation en s'appuyant sur les paroles humoristiques du groupe PZK. Ils provoquent l'hilarité générale auprès de Paul, Océane, Jade et Chloé mais également chez la plupart des gens qui sont sur la piste et qui ne ratent pas une miette de leur spectacle. Lorsque mon cousin les rejoint sur le dernier couplet et se met lui aussi à incarner la chanson, c'en est trop pour moi et je pleure littéralement de rire.

Maxence mais aussi le reste de mon groupe d'amis ont réussi l'impossible : je passe la fin de la soirée à danser et à m'amuser avec eux.

Une fois tous les autres invités partis, je comprends très vite que Paul, qui devait conduire pour nous ramener à l'appartement Océane et moi, n'est absolument pas en état de le faire. Je suis très étonnée d'apprendre qu'il n'a pas réussi à résister à Léo et ses verres de punch. Le problème, c'est que ni ma meilleure amie, ni moi, ne pouvons prendre le volant non plus. Lucas nous aurait bien ramenés mais il doit aussi déposer Noah et Jules et il n'a donc pas assez de place dans sa voiture.

Maxence propose donc très naturellement de nous héberger pour la nuit. Il installe Océane et Paul dans la chambre d'amis. Il m'invite ensuite à dormir dans la sienne pendant qu'il ira dormir sur le canapé du salon. Une fois que les deux couples présents sont partis se coucher, Maxence vient faire une légère toilette avant de se changer pour la nuit. Alors qu'il se dirige vers la porte de la chambre pour rejoindre le rez-de-chaussée, je ne peux me retenir de lui lancer :

- C'est ridicule ! Tu es chez toi, ce n'est pas à toi de dormir sur le canapé en fait.

- Je t'arrête tout de suite Calie, il est hors de question que tu dormes en bas.

- Reste dormir ici alors.

- Ne le prends pas mal, mais je préfère dormir sur le canapé qui sera toujours plus confortable que le parquet de ma chambre.

Il croit visiblement que je refuse encore de partager un lit avec lui et que je lui demande de dormir sur le sol.

- Dors avec moi dans ton lit. En tout bien tout honneur bien évidemment.

- Oh... Tu es sûre ? Je ne veux pas que tu te forces à quoi que ce soit juste par compassion.

- Oui j'en suis sûre. On restera juste chacun de son côté.

- D'accord.

Il se glisse sous les couvertures et s'allonge à l'autre extrémité de son matelas. Je m'endors quelques minutes après.

°°°

Le lendemain matin, je suis sortie de mon sommeil par Maxence qui me secoue doucement l'épaule :

- Calie, réveille-toi.

Alors que j'émerge doucement, il m'est impossible de nier l'évidence : nous ne sommes absolument pas restés chacun de notre côté. J'ai passé une jambe sur les hanches de Maxence qui se retrouve presque sous mon corps. Mais pire que tout, j'ai ma main posée sur son short et visiblement j'étais en train de le caresser en dormant.