Le bal des papillons [Terminé]

Chapitre 73

- C'est vrai ? Tu m'aimes ?

- On dit toujours ce qu'on pense toi et moi, tu te souviens ?

Il me répond par un sourire éclatant qui pourrait faire fondre tout l'Antarctique en quelques secondes avant de m'embrasser à nouveau.

Après de longues minutes à nous bécoter nous sommes interrompus par Foxie qui réclame notre attention. Elle s'installe entre nous deux et tout en la caressant et en admirant les lieux, j'essaie de rassembler mes esprits. Comme s'il suivait le cours de mes pensées, Maxence m'interroge :

- Du coup, ça veut dire que tu viens avec moi ?

- Je ne sais pas Maxence.

- Tu veux que je reste ?

- Non, j'espère que j'ai été claire à ce sujet. Il faut que tu ailles au bout de ce projet. Quant à l'idée de te suivre, c'est encore tout frais dans ma tête. J'ai besoin de temps. Je ne te promets rien. Si je ne te suis pas tu crois qu'on pourrait s'attendre ?

- Je t'attendrai toute ma vie si tu me le demandais princesse.

Je pose ma tête sur son épaule et me laisse porter par la douceur de cet instant et le rythme lent des vagues.

La fin de soirée et digne d'un rêve éveillé. Maxence m'avait tellement manqué et je savoure chaque minute passée à ses côtés.

Lorsque la nuit se fait vraiment trop fraîche, j'aide Maxence à ranger la décoration et rassembler tout ce qui a été apporté pour notre dîner romantique. Foxie nous suit sagement jusqu'à la voiture et s'installe confortablement sur la banquette arrière comme si elle était habituée à faire cela tous les jours. Une fois chez Maxence, il lui installe un panier au pied du lit dans lequel elle se pelotonne et s'endort instantanément.

- Ça me fend le coeur de devoir la ramener au foyer demain, je murmure en la regardant fermer les yeux.

- Pareil. J'ai pensé à l'adopter tu sais, mais avec ce projet de tour du monde ce n'est plus possible.

- Elle finira bien par trouver une famille qui saura l'aimer et avec laquelle elle se sentira bien.

- C'est difficile tu sais. Elle n'est calme et douce qu'avec toi, moi. Elle ne se laisse approcher par personne d'autre que nous et Julia. Mais elle progresse, tu as raison. Encore quelques mois et elle devrait pouvoir être accueillie par une famille d'accueil voire être adoptée.

Après des mois et des mois d'insomnie et de sommeil agité, je passe la meilleure nuit qui soit. Je suis réveillée par des petits coups de truffe humide. Je caresse Foxie qui s'allonge instantanément contre moi. J'ouvre les yeux et ils plongent rapidement dans le bleu océan de ceux de Maxence qui, comme il aimait déjà le faire avant, me regardait dormir.

- Bonjour princesse.

- Salut !

- Je serai bien resté encore des heures à ici, mais on doit aller au refuge.

C'est à mon tour d'y aller aujourd'hui normalement et non celui de Maxence.

- Tu m'accompagnes ?

- Bien sûr. J'ai envie de profiter de chaque seconde en ta présence puisque...

Il ne termine pas sa phrase parce que je crois que, comme moi, ça l'effraie. On ne sait pas si ce sera possible dans deux mois, si on sera toujours ensemble ou bien séparés par un océan et des milliers de kilomètres.

Après avoir mangé ses fameux œufs brouillés du dimanche, nous nous rendons ensemble au refuge. Foxie ne manifeste pas de contrariété et semble avoir compris que ces dernières heures n'étaient qu'une parenthèse pour elle. De nouveau, je sens poindre ma culpabilité de la savoir ici depuis des mois.