Chapitre 57

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Chloé me réveille en douceur plusieurs heures plus tard. Le soleil est déjà couché et je suppose que nous sommes au moins en début de soirée.

- Chloé ? Il est quelle heure ? Tout va bien ?

- 18h00 environ. Et oui, tout va bien. Tu peux me rejoindre dans le salon s'il-te-plaît ?

Je hoche la tête et ma colocataire ressort de ma chambre. Toujours vêtue de mon jogging et d'un débardeur, je me lève et je me dirige vers notre salle à manger. Je suis encore dans la pénombre du couloir lorsque je vois ce qui s'y trouve. Je lève les yeux vers Chloé qui se tient debout au milieu de la pièce.

- Chloé ? Qu'est-ce-que tu as fait ?

- Ce qu'il fallait faire. Ça a assez duré, Calie il est temps que la vérité éclate. Je pense , aussi, que tout le monde doit l'entendre.

- Tu n'as pas à penser pour moi.

Elle n'avait aucun droit de faire ce qu'elle a fait. Elle a profité de ma sieste pour demander à tout notre groupe de rappliquer chez nous. Même Océane et Paul ont fait le déplacement et donc deux heures de voiture pour être ici ce soir.

Mon corps tout entier se met à trembler. J'ai envie de m'enfuir mais également de hurler sur ma colocataire et de lui cracher au visage toute la rancœur que je ressens envers elle en cet instant.

- Tu n'avais pas le droit, je dis les larmes de rage aux yeux.

La panique commence également à poindre le bout de son nez.

Océane se lève d'un coup et, inquiète, nous questionne.

- Que se passe t'il ?

- Rassis-toi s'il-te-plaît, lui demande Chloé. Tu vas tout comprendre dans un instant.

Ma meilleure amie, qui commençait à s'avancer vers moi, s'interrompt et se tourne vers ma colocataire.

- Je t'aime beaucoup Chloé. Tu nous a tous appelé en nous disant qu'il y avait une urgence concernant Calie et sans accepter d'en dire plus. Tu n'imagines même pas dans quel état on a conduit pour venir ici. Effectivement, j'entends à sa voix que ça ne va pas du tout et que ma meilleure amie et à deux doigts de la crise d'angoisse. Alors non je ne vais pas me rasseoir.

Elle traverse le salon et me rejoint dans le couloir sombre qui me masque encore au regard de tous mais surtout à celui de Maxence. Car oui, je ne sais pour quelle raison, mais il est là lui aussi. Il a visiblement répondu positivement à la demande de Chloé de venir ici pour une "urgence" me concernant. Est-ce que je dois y voir un signe quelconque d'espoir, de pardon ?

Lorsque ma meilleure amie me voit enfin de près, elle plaque ses mains sur sa bouche dans un cri horrifié. Elle me serre dans ses bras avec une délicatesse infinie comme si elle avait peur de me briser.

- Calie, mon dieu... Que t'est-il arrivé ?

Mes larmes coulent en silence. Je ne réponds pas à son étreinte car j'essaie au maximum de contenir le flot d'émotions qui me submergent. Si je me laisse aller, ne serait-ce qu'un tout petit peu, j'ai peur de ne plus pouvoir rien contrôler. Je crois que je pourrais devenir folle, si je laissais s'exprimer toutes ses émotions qui se disputent à l'intérieur de mon crâne et de mon cœur.

Océane se redresse d'un coup et se retourne vivement vers le groupe. Elle pointe Maxence d'un doigt menaçant.

- Qu'est-ce-que tu lui as fait espèce de connard ?

Il ricane, et d'une voix très froide il répond :

- Elle est bien bonne celle-là... On va inverser les rôles c'est ça ?

Le bal des papillons [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant