01. En une soirée.

65 12 5
                                    

ELYNA VOLKOV.

01H07, dans la ville de Moscou en Russie.


























La nuit était tombée depuis pas mal de temps. Nous étions en plein mois d'août et pourtant, il neigeait. Un temps pareil en plein été, ce n'était qu'en Russie que nous pouvions contempler cette merveille.

J'adorais mon pays. La Russie, ce pays était monstrueusement sublime, prospère et calme. J'adorai le calme. La façon dont les gouttelettes d'eau atterrissaient sur la baie vitrée de ma gigantesque chambre aux murs si blancs.

J'étais positionnée à plat ventre sur mon lit, une couverture couvrant l'entièreté de mon petit corps. Il faisait froid, ma fenêtre grande ouverte, l'air passait sans aucun filtre, me procurant des frissons au niveau de la colonne vertébrale et des jambes.

N'ayant pas la moindre envie de me lever, je restais sagement dans ma position initiale. J'adorais aussi dormir la fenêtre ouverte malgré la faible température.

Parce que j'aimais le froid.

En fait, j'aimais tout. Par contre, je détestais le soleil. La chaleur, je haïssais cela au plus au point. J'étais assez blanche de peau, donc dès qu'il y avait le moindre rayon de soleil, je bronzais. Et pas qu'un peu. La plupart du temps, je devenais toute rouge, comme une tomate. Cela mettait environ un ou deux mois à partir.

L'envie de fermer les yeux me traversa l'esprit pendant une infime seconde, malheureusement si je le faisais, je m'endormirais à coup sûr. J'étais bien trop fatiguée pour rester éveillée avec les yeux fermés.

N'ayant pas la moindre bougie dans ma chambre, je ne voulais pas. Je ne pouvais pas. J'aurais pu aller en chercher une dans la cuisine, mais mon père était en réunion avec des clients très importants. Il m'avait expressément interdit de sortir le moindre orteil du seuil de la porte de ma chambre.

Chaque seconde passante, mon envie de dormir s'agrandissait à petit feu. L'heure sur l'horloge accrochée à l'un des murs affichait : 01h09. Les minutes paraissaient comme étant des heures.

Cette envie de fermer les yeux m'engouffrait d'une telle force que je ne pouvais résister. Mes yeux se fermèrent deux secondes, avant que je ne les réouvre en sursaut.

Un. Deux. Trois.

Trois tocs se firent entendre, je me précipitai la peur au ventre en bondissant du matelas.

Et si c'était eux ? Où pouvais-je me cacher ? Allaient-ils recommencer ? Non. Non. Non. Non. Non. La peur me prit sans aucune retenue. Mes mains se mirent à trembler tout autant que mon corps. Mes yeux se remplirent d'eau, je pouvais à peine reconnaître la chambre qui m'entourait. La mienne.

Je me recroquevillai sur moi-même tandis que les coups des tocs se firent de plus en plus puissants. Mon père était là, ils ne pouvaient pas. Ils ne pouvaient pas ? Ils ne pouvaient pas. J'essayais de me rassurer du mieux que possible. Ils n'oseraient pas alors que mon père était près.

Je savais pourquoi ils venaient. Ils voulaient se venger. Ils voulaient me tuer.

Pourquoi avais-je fait ça ? Pourquoi l'avais-je tué ?

Pour survivre.

Je n'avais pas eu le choix.

Personne ne me laissait le choix en règle générale.

- Елена. (Elyna).

La voix s'exclamant dernière ma porte... c'était lui, c'était sa voix. Il était venu, merci !

𝐋𝐎𝐕𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant